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Faites de la musique !

21 juin 2020, 09:09

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Faites de la musique !

Le 21 juin, plus d’une centaine de pays au monde célèbrent la Fête de la musique. Mais cette année, avec la pandémie du Covid-19 qui sévit encore et toujours, le monde a-t-il le cœur à la fête ? Et chez nous, comment vont nos artistes, qui, comme tout le monde, sortent de plus de 10 semaines de confinement, 10 semaines de purgatoire qui les ont marqués dans leur chair comme dans leur sens créatif ? L’art saura-t-il prendre la mesure de ce virus et saura-t-il se réinventer dans un monde qui n’est déjà plus le même ? Irons-nous vers une défaite de la musique et des autres activités artistiques ? Autant de questions qui méritent d’être posées mais dont les réponses, pour certaines, ne semblent pas du tout évidentes, compte tenu des circonstances.

Les artistes donnent le la au monde. Cela remonte à la nuit des temps, quand l’homme voulait se mettre au diapason de la nature et apprenait à dompter le son pour trouver son chemin vers le mysticisme et les forces supérieures qui, croyait-il, gouvernaient le jour et la nuit, la vie et la mort. L’être humain puise toujours du réconfort dans la musique, qu’elle soit calme et douce, comme une berceuse, ou dure et brutale, comme du «heavy metal». Entre ces deux extrêmes, chacun y trouve son compte, car, ne dit-on pas que la musique adoucit les mœurs ?

Le confinement généré par la propagation du virus a semé un réel chaos dans notre vie. Désormais, il y a un avant et un après confinement. Et pendant ce confinement, où on devait rester chez soi, cloitrés comme des moines, voire enfermés comme des animaux en cage, chacun a essayé de s’adapter aux nouvelles conditions de vie à sa manière. Un des fils conducteurs qui nous permettait de tenir a été la musique. Avec les réseaux sociaux et la communication instantanée, les artistes ont apporté leur pierre à la consolidation de notre état psychologique. Ils ont donné des concerts, écrit des chansons, mis leurs voix et leurs instruments à la disposition de tout un chacun, afin de remonter le moral de tout le monde. 

Mais, au sortir du confinement, ici, à Maurice, comme partout ailleurs, la réalité, dure et implacable, a fini par rattraper nos artistes dans leur ensemble : plus de sources de revenus, concerts et événements culturels annulés, contrats rompus, hôtels et autres salles de spectacles fermés, les économies de toute une vie qui s’épuisent comme neige au soleil, entre autres déboires. Que faire pour redonner le sourire à nos musiciens, chanteurs, danseurs, chorégraphes, ingénieurs de son et lumière, mais aussi à nos peintres, sculpteurs, dessinateurs, poètes, écrivains, acteurs, slameurs, intervenants du spectacle, DJs, bref, à tous ces artistes qui œuvrent sur scène comme en coulisse pour nous offrir du rêve et du bonheur ? La réponse n’est pas évidente.

Une chose est cependant sûre : les artistes sont appelés à se réinventer. Comme après la pluie vient le beau temps, l’art aussi doit trouver d’autres moyens pour continuer à exister. Bien sûr, on a tendance à se tourner vers l’État et le secteur privé pour chercher auprès d’eux aide et réconfort. Cependant, d’autres secteurs tout aussi affectés font la même démarche. C’est pourquoi d’autres solutions d’appoint doivent être trouvées pour aider les artistes. Alors, le 21 juin, faites de la musique, certes, mais, surtout, il faudra tout faire pour que l’art ne meure pas.