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La reconnaissance du pouvoir du peuple

16 avril 2020, 21:38

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La reconnaissance du pouvoir du peuple

Non ce n’est pas de la complaisance électorale destinée à gagner la confiance du peuple ni de le remercier pour un quelconque choix politique. C’est une réalité qui nous oblige à accepter la pandémie qui secoue aujourd’hui la planète : le Covid-19 ne connait pas de vaccin à ce jour, ni de potion miracle, et le seul traitement disponible est de tout faire pour ne pas l’attraper. Et pour y arriver, il nous reste le comportement de l’individu infecté, et qui l’ignore, et celui qui ne l’est pas. Bref, la population toute entière est concernée, et dans une configuration où seul le peuple, de par ses actes, peut créer les conditions pour que le virus puisse s’autodétruire. Du moins, en attendant le vaccin.

Génération Covid-19

I8 mois d’attente, ou même plus, disent certains experts. Et nous n’avons pas d’autre choix que d’isoler les individus, les uns des autres. La distanciation physique, aidée par le confinement, est le seul remède, et seul le peuple peut l’apporter par son comportement qui lui donne ainsi pouvoir sur la vie, un pouvoir de stopper la propagation d’un virus de qui met l’l’humanité en péril. 
Le sort de l’espèce humaine, pourrait-on aussi dire, dépend de cette génération d’aujourd’hui, qui va subir les dures conséquences d’une dangereuse pandémie. Mais elle connaîtra aussi la gloire d’avoir pu stopper une calamité. Quel pouvoir !

Contrer les échecs

Le Covid-19 est un échec de la politique de la sécurité sanitaire et de la protection de la vie. C’est aussi un échec de l’intelligence. L’être humain qui a fait tant de progrès sur le plan technologique, l’intelligence artificielle, l’atterrisage sur la Lune, l’exploration de Mars, explosion du numérique, n’a pas été capable d’empêcher qu’un minuscule virus puisse mettre fin à toutes les vantardises de progrès dont il se targue. 

Ces échecs ont quand même permis de démontrer la force de la personne humaine, qui en l’absence de technologie, saura prévenir la contagion, empêchant ainsi le virus de tuer par milliers.

Pouvoir sur la vie

Les politiciens pour une fois auront raison de lancer leur fameux slogan – le pouvoir au peuple. Maintenant, que le peuple le peut, il va pouvoir décider du sort de l’humanité. Sur l’échelle de l’histoire, cette responsabilité sera reconnue, tout comme sera reconnue la découverte éventuelle d’un vaccin. 

Le monde entier vit des moments exceptionnels qui vont donner lieu à des mutations profondes au sein de nos sociétés. Même si les pauvres sont les plus vulnérables au Covid-19, toutes les classes sociales peuvent y passer. Le contact humain concerne aussi bien les princes. Sur le plan global, il n’y a pas que les pays pauvres qui sont à risque : même, les grandes puissances qui contrôlent le monde subiront les coups.

Le monde politique connaîtra des bouleversements, pas seulement dans les relations entre États, puissants ou non, mais aussi sur le plan national. Nous allons vers une nouvelle définition du pouvoir, car le rapport des forces dans l’univers politique connaîtra des transformations aux contours peu prévisibles. 

La politique va devoir reconnaitre au peuple son vrai pouvoir. Ce n’est pas le pouvoir exercé une fois tous les ans à l’heure des élections, un pouvoir achetable ou vendable. C’est un pouvoir comme celui dont il dispose aujourd’hui, qu’il a le libre choix d’exercer en toute liberté de conscience : ce pouvoir que lui confère Covid-19, et qui vaut espérance.

L’incroyable force de l’être !

Nous sommes à l’heure où la politique ne décide plus du cours des évènements : cette prérogative est donnée au peuple. Ce n’est pas le politicien qui dicte au peuple ; mais c’est bien le peuple qui décide du destin du politicien. Ce n’est plus ce peuple qu’on couillonne pendant les élections et même après, c’est un peuple à qui on demande d’assumer ses responsabilités : et même si on a biffé son nom de la liste électorale, il va participer à sauver ce pays. 

On n’est plus à l’heure où Kundera parlait de «l’insoutenable légèreté de l’être», mais à celle où on évoquerait plutôt... «l’incroyable force de l’être» !