Suis heureux car suis certain que nous allons vaincre ce virus de merde vu que cela ne dépend pas que des décisions tardives plus ou moins bonnes de nos dirigeants. Cela dépend avant tout de notre comportement responsable et discipliné. Car si nou res lakaz, lav lamin, gard distans, desinfekté partou, virus ralanti net. 

Nous sommes chanceux d’avoir des super-héros qui, au risque de leur vie, travaillent dans les hôpitaux, d’avoir des compatriotes qui travaillent dans les services essentiels pour nous fournir eau, électricité, internet et surtout de quoi manger. Malheureusement, le confort du confinement varie largement selon les couches sociales. 

Nous sommes chanceux aussi que notre confinement de quelques semaines n’ait rien de comparable avec le long confinement des populations en guerre qui voient leurs villes mitraillées et bombardées et qui, affamées, doivent s’abriter dans les caves des immeubles. Ou alors forcées à l’exode dans des conditions inhumaines comme tous ces réfugiés syriens qui fuient la guerre depuis plusieurs années. 

«Beaucoup de ceux qui discriminaient les utilisateurs de drogue sont en cette période de confinement en manque de cigarettes, d’alcool, de sexe, de sport et autres addictions possibles…»

Etant un directeur artistique impliqué dans la toxicomanie avec l’ONG Collectif Urgence Toxida, je note que ce virus a des retombées sur les consommateurs de drogue et la culture. 

Sur le terrain, les toxicomanes n’ont plus d’argent pour acheter leur héroïne, synthétique et autres drogues. La mafia en profite pour monter les prix avec des conséquences sur le taux de criminalité. Beaucoup de ceux qui discriminaient les utilisateurs de drogue sont en cette période de confinement en manque de cigarettes, d’alcool, de sexe, de sport et autres addictions possibles… alors que d’autres augmentent fortement leur dose quotidienne de smartphone. 

Le secteur culturel est aussi fortement affecté par l’arrêt économique, surtout dans le tourisme. Beaucoup d’artistes et musiciens ne peuvent plus nourrir leur famille. Ils font partie du secteur informel ou de petites entreprises culturelles. Le gouvernement doit les soutenir financièrement. Surtout que la musique, le cinéma et la littérature ont largement aidé à ne pas déprimer chez soi. Ce confinement a aussi déclenché une vague positive de création artistique. Musiciens, vidéastes, écrivains, danseurs mais aussi le simple citoyen ont trouvé l’inspiration pour nous offrir des oeuvres remplies d’humour et de créativité.

Profitons tous du confinement pour réfléchir à un nouveau modèle de société plus juste et durable. 

Suis heureux car suis certain que la planète Terre va s’en sortir. Certes avec énormément de victimes mais la plupart d’entre nous seront encore vivants. Ceux-là feraient bien de réfléchir sur la façon dont ils veulent continuer de vivre et sur comment ils envisagent leur futur, notre futur.

Virus pé fer nou trouv kler
pou enn lil moris meyer
pou renfors la nasion
avek enn nouvo vizion
Aprann met lasanté avan larzan
manz sé ki bon kouma létan lontan
Aprann respekté la natir
pou ki li retrouv le sourir
Aprann konn nou voizin
dir avan tou ki nou morisien
Travay pou enn sosieté pli ziss
pou amelior nou lil moris
Yes we can !

Percy Yip Tong, artiste engagé.