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Le Virus

15 mars 2020, 19:27

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Le 15 mars, dans le calendrier romain, correspondait aux ides (le 15e jour) de ce mois. C’était un jour festif, dédié au dieu de la guerre, Mars. Dans l’histoire, les ides du mois de mars de l’an 44 avant J.C. sont marquées par l’assassinat de l’empereur romain Jules César. Il n’avait pas tenu compte des mises en garde qu’il avait reçues, de se méfier des ides, et fut tué. Depuis, le terme «Prends garde aux ides de mars», popularisé par William Shakespeare, est passé dans le langage, comme présage d’un jour funeste. Ce préambule posé, doit-on se méfier de ce 15 mars-ci ? Oui et non. Oui, car il y a effectivement un mauvais présage qui plane ces jours-ci sur nos têtes (la menace du nouveau coronavirus, le Covid-19) et non, parce qu’il ne sert à rien que les Mauriciens cèdent à la panique qui gagne déjà beaucoup de personnes de par le monde. Le virus est une menace, certes, mais nous devons l’affronter à tête reposée.

 

Parti de Chine il y a à peine plus de trois mois (on y rapportait une pneumonie de source inconnue, le 31 décembre 2019), le nouveau coronavirus, baptisé entre-temps Covid-19, est vite passé au stade d’épidémie avant que l’OMS ne déclare, le 11 mars, que la maladie est arrivée à un niveau de pandémie, affectant plus d’une centaine de pays et de régions. À ce jour, plus de 122 pays sont touchés, avec quelque 132 000 personnes ayant contractées la maladie. Le virus a déjà fait plus de 5 000 morts dans le monde. À ce jour, aucun cas de Covid-19 n’a été rapporté à Maurice. Mais, au vu de la vitesse de propagation de la maladie, et ce, malgré toutes les mesures de prévention et de précaution prises par les autorités mauriciennes, il semble inéluctable que, tôt ou tard, le virus va faire son apparition chez nous. On souhaite que ce soit le plus tard possible mais, néanmoins, nous devons tous nous préparer à faire face à cette maladie contagieuse.

 

Le Covid-19 est en train de changer la face du monde et le mot n’est pas faible. Les pays déjà impactés par le virus prennent des mesures drastiques pour limiter la propagation de la maladie : interdiction des rassemblements publics ayant un fort coefficient de personnes (concerts, rencontres sportives, conférences, etc.) Des activités ludiques et populaires, comme les championnats nationaux de football, de basketball ou des tournois de tennis, sont suspendus pendant quelques semaines, en attendant l’évolution de la maladie. Beaucoup d’activités populaires risquent aussi d’être tout simplement annulées. Le commerce international, le monde de la finance, l’économie mondiale subissent déjà les effets du «lockdown» de certains pays. Des frontières ont été fermées aux étrangers, le tourisme vit des jours sombres, des compagnies aériennes font voler des avions à vide, des licenciements massifs sont à craindre quand ce n’est pas déjà une réalité pour beaucoup de sociétés, grandes ou petites. Bref, nous vivons un véritable chaos à l’échelle mondial.

 

Et Maurice dans tout cela ? Le pays ne peut pas vivre en autarcie, c’est-à-dire que nous ne pouvons nous suffire à nous-mêmes. Nous dépendons du monde extérieur pour faire nos petites, comme nos grandes, affaires, mondialisation oblige. Notre économie subi déjà les effets des décisions prises par d’autres pays. Le pire est à venir, c’est dans la logique des choses. Nos dirigeants politiques et économiques ont annoncé des mesures pour essayer de limiter la casse mais, pour y arriver, il faut que tous les Mauriciens se serrent les coudes. Nous sommes tous dans le même bateau. Quand le premier cas de Covid-19 sera avéré sur notre sol – cela finira fatalement par arriver – nous passerons à une autre étape de notre préparation à affronter la contagion. Il faut que le peuple soit soudé quand cela arrivera,

 

Le Covid-19 n’a pas un fort taux de mortalité, comme les chiffres l’attestent. Mais il fait peur. Cette peur, les gens la ressentent et, avec l’effet de masse, elle devient une peur panique. Dans ces moments-là, il faut garder son calme et sa lucidité. Suivons les instructions des autorités sanitaires à la lettre. Évitons les contacts physiques et privilégions l’isolement volontaire quand il y a soupçon d’infection. Si jamais, par exemple, nos écoles devraient fermer, que les enfants et leurs parents soient bien préparés pour que l’apprentissage, à distance, soit utilisé comme il faut. Idem pour le monde du travail. Si nous nous comportons en gens civilisés, nous allons pouvoir «ride the wave» du virus. Un virus qui finira par disparaître, comme tant d’autres avant lui. En attendant qu’un p’tit nouveau ne fasse son apparition…