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«L’île Maurice c’est un plaisir... pour politiciens»

20 janvier 2020, 07:44

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«L’île Maurice c’est un plaisir... pour politiciens»

La semaine dernière, l’Independent Commission against Corruption (ICAC) a rendu publiques les déclarations d’avoirs des parlementaires et d’anciens élus. L’exercice a suscité un grand intérêt dans la population. Il y a presque unanimité parmi les commentateurs sur les réseaux sociaux selon lesquels les élus n’ont pas tout révélé. «C’est zis le sommet de l’iceberg», déclare Dimounemort. Berthran complémente : «Il y a des oublis, de nombreuses omissions, voire une quantité de distractions. Enfin, il n’y a que ces déclarants pour y croire.»

Les internautes ne se gênent pas pour faire part de leurs conclusions.«Donc, nous ena enn parlement rempli avec bann dimounn chanceux qui gagne terrain bon marché ou ki zot madames bien riches», avance August 8888, avec une pointe d’ironie. «Zot inn transform Declaration of Assets Act en enn joke», ajoute Rougaille Pasta. «Ridicule cet exercice de déclaration des avoirs. Cessez de nous prendre pour des imbéciles», s’insurge Long John.

S’ensuivent des jugements à l’égard des politiciens. «Éna ti pe met short et savatte l’éponge. Avec nous la croix, zordi pé roul dans BMW é lakaz kouma palace Taj Mahal», tient à rappeler Reshad. Vidur, pour sa part, s’interroge sur la santé mentale des députés propriétaires de luxueuses voitures.«All those flashy cars say a lot about the mental state of the owners», écrit-il.

Les ministres et autres dignitaires ayant déclaré n’avoir aucune propriété ont droit au sarcasme. «Tellement zot misere zot capav apply pou low cost housing», suggère Who’s who. «Bisin donne zot sa Rs150-là pou kapav laisse zot survivre», estime Lol

Si certaines déclarations des avoirs sont incomplètes, c’est parce que la législation y relative comporte des lacunes et l’ICAC dépourvue de moyens d’action. «Declaration of Assets should have been declared in an affidavit sworn before the Supreme Court, and in case of a false declaration, the deponent is usually prosecuted», fait remarquer Abimanu M.

L’ incapacité de la commission anti-coruption à assurer davantage de transparence est soulignée par nombre d’internautes, dont Quasar. Ce dernier affirme : «ICAC has the right to dig more if the person is hiding information and take action but knowing the fact that ICAC is not independent leaves a bad taste in the mouth of the population.»

Les suggestions pour rendre l’exercice de la déclaration des avoirs plus crédible sont nombreuses. «If the ICAC is serious, it has to do a wholesale audit of all the assets and how they were acquired, including all sources of funding», fait remarquer Jean Albert. «ICAC could indicate how these assets were being acquired, that is via savings, loans, leasing or by what means», ajoute Ramdonee

Les internautes ne limitent pas leurs propositions au fonctionnement de l’ICAC. «Moi mo envi koné combien donation zot fer pou bann dimounn ki phisikment incapable ek a ban pov», demande Soogrim. «Attention should be focussed on those who suddenly became rich after joining politics», conseille Conficus.

La publication des avoirs des élus s’est finalement révélé un exercice qui rend perplexes des citoyens et soulève leur indignation. «Franchement, de qui se moque-t-on ?» se demande 2v1. «Stop taking the Mauritian people for a bunch of fools», lance Gandhi. Et Vag de conclure : «What a joke. L’île Maurice, c’est un plaisir»... pour politiciens, pourrait-on ajouter.