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Investitures conditionnées et promesses creuses

14 octobre 2019, 08:16

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Après la dissolution du Parlement, dimanche dernier, les dirigeants des formations politiques se sont empressés à élaborer leurs listes de candidats aux élections du 7 novembre. Pravind Jugnauth a été le premier à finaliser celle de son parti. Le leader du Mouvement socialiste militant a choisi de laisser sur la touche bon nombre des députés sortants. Son initiative est diversement commentée. «Pravind a envoyé un signal fort. Les underperformers et les ‘fauteurs’ sont sanctionnés», fait remarquer Aneel. «Unfortunately, the renovated team will only serve the family just like the old one», lui répond Dr JG Henry.

D’autres internautes ont une appréciation différente. Piku est d’avis que «if the majority of present MSM parliamentarians are not obtaining tickets then it means that they did not deliver». Willy Desbois, lui, trouve que «meritokrasi inn bafoué. Nek nepotism ek kliantelism». La présence des responsables d’institutions publiques parmi les candidats de l’Alliance Morisien ne manque pas de retenir l’attention. «Seety Naidoo dan n°19. Mé li enkor an post dan CEB. li ti bizin demissioné avan», s’indigne Shetty Ramarao. Abraham, pour sa part, va plus loin. «So, the ex-Chairman of the ICTA was an MSM agent all along, not to mention the CEO of NHDC», écrit-il. Et Roh de s’interroger : «How ICTA will regulate communications over the forthcoming elections? Will ICTA be neutral?»

Les autres partis dévoilant l’identité de leurs candidats, les électeurs donnent leurs opinions. «Beaucoup de jeunes, de femmes et quelques vieux», avance Yusuf. La dernière partie de son constat fait réagir. «Revot dinozors Bérenger ou Collendavelloo ? Non merci», déclare Tom Ba. «Dimounn ki plis ki 65 an, bizin pa poz kandida», renchérit Bulb.

Les premiers discours post-dissolution des leaders politiques n’impressionnent pas l’opinion. «Que des promesses creuses. Aucun programme économique !», regrette Chant du cygne. «Du recyclé, du rechauffé, raté, pas de réel programme», ajoute Bulb. Ce qui pousse Bart à demander aux politiciens de «koz ki manyerr pou gerr pei-la».

En fin de semaine, Navin Ramgoolam a fait la promesse de faire enlever les caméras du projet Safe City, s’il obtenait le pouvoir. Cette proposition ne reçoit pas l’approbation des citoyens. «Réfléchis Navin! Cameras are good for security», lui dit NIU Member. «Kaméra dan nou lintérê ek sékirité», rappelle Dan.

Ces derniers jours, les politiciens parviennent à réunir des foules qui croient volontiers à leurs promesses. Cependant, il y a des citoyens qui montrent du scepticisme par rapport aux propos des leaders politiques. Et ils le font savoir dans leurs commentaires. «En 2014, les favoris ont mordu la poussière. En 2019, les électeurs nous réservent une autre surprise», affirme JohnnyCash. Perspicace, Hel lui donne le change : «Aux élections générales, ce sont nous, les citoyens, qui mordons la poussière.»

Ces commentaires, en ce début de campagne électorale, poussent des internautes qui, visiblement, ne sont pas encartés chez l’une ou l’autre formation politique à faire part de leurs réflexions. «At election time, we set out to teach our politicians a lesson. At every election, we think we have succeeded. Then, the politicians teach us that we are delusional», affirme GNU.

Les propos de GNU trouvent un écho chez Who’s Who. «The majority of politicians deceived us working only for their personal benefits», déclare ce dernier. Financial Man pense avoir le remède contre la désillusion. S’inspirant d’un auteur connu, il affirme : «Les politiciens sont comme les couches pour bébés, il faut les changer à chaque fois.»

Ces remarques sont une incitation à d’autres correspondants d’adresser des mises en garde aux hommes politiques. «People of this country are not fools if they give  you another mandate make sure you respect your engagement», leur conseille Quasar. Dans la même veine, Conficus rappelle que «politicians should bear in mind that being a minister is not a life-long posting. The population decides». Ô combien c’est vrai !