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Effet boomerang et menace à la liberté d’expression

22 avril 2019, 09:28

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La semaine dernière, Patrick Assirvaden, le président du Parti travailliste, Cader Sayed Hossen, un ancien ministre rouge et deux habitants de Saint-Paul, ont été arrêtés. Leur interpellation fait suite aux manifestations des habitants de cette région de Vacoas-Phoenix qui protestaient contre le débordement des égouts à côté de leurs résidences.

En même temps, on a enregistré la convocation aux Casernes centrales du journaliste Deven Anacootee. Les autorités n’ont pas apprécié un post, sur Facebook, de ce monsieur qui était, jusqu’à récemment, l’attaché de presse du Premier ministre adjoint, Ivan Collendavelloo.

Ces événements interpellent l’opinion. Des Mauriciens pensent que le gouvernement veut réprimer les critiques et les opinions qui lui sont défavorables. «We now live in fear because freedom of speech and expression has been curtailed in Mauritius», écrit Calife.

Des internautes condamnent cette manière d’agir des services gouvernementaux. «All complaints from the affected parties were ignored by responsible authorities. However, this government did send in the police», fait ressortir Calife.

Cela est déplorable, d’autant que les priorités du gouvernement ne semblent pas répondre aux attentes du public. «When a government doesn’t know it’s priorities, it’s a shame to act in such a way, denying the civil rights of its citizens. This is a sign of panic», affirme BAI.

François, lui, estime que s’acharner sur des citoyens protestant contre des conditions de vie déplorables est une perte de temps et un gaspillage de ressources. «Kifer bann autorités pa focus lor bann vré kriminel incluant bann col blanc ki pé fini sa péi-la olié perdi létan ar persecutions politiques?» lance-t-il.

Se référant à la convocation de Deven Anacootee au Central Criminal Investigation Department, Eagles Eyes affirme : «Commenting on Facebook is a very big problem in Mauritius due to this new law that nobody understands.»

On doit faire ressortir que c’est le gouvernement Lepep, élu en 2014, qui a introduit la législation portant atteinte à la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Anacootee était au service du Deputy Prime Minister Collendavelloo à ce moment-là. L’arroseur est arrosé.

Assirvaden et Sayed Hossen se retrouvent dans la même situation. C’est l’effet boomerang pour les deux apparatchiks rouges. Fakhru leur rafraîchit la mémoire. «Zot ti met lalwa baillon kouma POA. PGA. Zordi sa pé tourn kont zot mem», avance-t-il. 

D’autres commentateurs dénoncent ce qu’ils perçoivent comme de la démagogie de la part des deux dirigeants travaillistes. «Kan zot ti au pouvoir, combien fois zot ti al particip dans manifestation ou grev de la faim ?» leur demande Militant oranze. 

L’internaute Memwar a, pour sa part, déjà tiré ses conclusions. «Bann vrai showman sa. Péna diférans entre zot ek sa gouvernmentla. Kan zot ti au pouvoir zot dir bizin respecté lalwa ek pa fer manifestations illégal», dit-il. 

Le public se lasse du spectacle des politiciens, s’en prenant les uns aux autres à tour de rôle dépendant de leurs fortunes électorales. «We are fed up of all your soap operas being played out at the expense of the people. Many of us do not even know which party to vote for anymore», s’exclame Dhiruj R. Il n’est, sans doute, pas le seul à penser ainsi.