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Le mercure grimpe déjà

22 mars 2019, 11:40

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Et ça repart au Champ de Mars ce samedi. Lieu rempli d’histoires et d’exploits, berceau du Mauritius Turf Club, qui tient le flambeau depuis plus de 200 ans. A l’aube de la nouvelle saison des courses, je me permets de «piquer» quelques lignes de la «Une» de l’express du mardi 12 mars, à l’occasion des 51 ans d’Indépendance, et de les placer dans un contexte différent.

L’express parlait à cette occasion «d’un nouveau départ, d’une île Maurice libérée de la corruption…» Ce qui s’applique au pays dans son ensemble avec son lot de challenges de demain, mais aussi de dangers, s’applique parallèlement au secteur hippique qui, il ne faut pas l’oublier, reste un secteur qui contribue à la vie économique du pays avec notamment le nombre d’emplois directs et indirects, sans compter les centaines de millions de roupies qu’il verse dans la trésorerie de l’Etat. Mais ça, les politiques ne vous le diront pas, car à Maurice, l’on a souvent affaire à des hypocrites !

Souvent en proie à des difficultés depuis quelque temps – surtout après la publication du rapport Parry, qui, dans le fond, ne nous a pas appris grand-chose si ce n’est que du réchauffé, presque un condensé des précédents rapports sur le monde hippique –, l’industrie des courses peut respirer.

Une année n’a, certes, pas suffi à Kamal Taposeea pour «donner une vocation sociale et familiale aux courses», néanmoins il a su insuffler un nouveau dynamisme à ce secteur, qui s’est traduit par une santé financière qui s’améliore graduellement.

Malgré toutes les faiblesses de l’industrie hippique, les chiffres enregistrés en 2018 démontrent qu’il y a un regain d’intérêt pour les courses. C’est incontestable. Malgré tous les maux que l’on a tendance à leur attribuer. Sur la base des résultats financiers obtenus, le MTC a tout lieu de croire qu’il peut redéfinir l’avenir de cette industrie malgré le refus des autorités d’y réinjecter une partie des recettes qu’elle génère. Pour cela, il faut qu’il y ait un changement de mindset à l’intérieur même du circuit et que le MTC se donne enfin les moyens de ses ambitions.

Le recours à l’expertise étrangère semble en être un premier pas. L’arrivée, à cet effet, du Sud-Africain Mike Rishworth comme CEO montre qu’il y a la volonté pour un nouveau départ, un nouveau style de gestion. Rishworth veut s’imposer et se démarquer en laissant toutes les portes entrouvertes, même celles qui étaient jusque-là verrouillées à double tour. Il serait convaincu qu’une nouvelle approche du MTC donnerait lieu à une meilleure entente entre l’organisateur des courses et la Gambling Regulatory Authority. Où, également, l’apport du Britannique Paul Beeby en tant qu’Integrity Officer permet au Racing Department de prendre forme.

Même si on aurait pu se passer de ce qui ressemble à une guerre de ­communiqués inutile entre les deux parties dans l’affaire de contamination de chevaux au zilpaterol, reste que l’intervention de la GRA dans cette affaire est salutaire.

C’est la preuve qu’elle peut apporter une lumière dont a besoin le MTC pour que les courses de chevaux rayonnent. Il suffit pour elle de courir la même course à laquelle prend part le MTC et dont le parcours est miné par le dopage, qui prend une proportion alarmante, et les tentatives de corruption. Et c’est sur ces terrains minés que le MTC et la GRA devront faire cause commune pour assainir le monde hippique. Ni l’un ni l’autre ne réussira seul dans cette bataille. La menace «nu ki mari» d’une part et l’argument «nu la depi 207 ans», de l’autre, ne mèneront nulle part si ce n’est  peut-être qu’au même triste destin que Palmar Ltée…

Mais déjà, le mercure grimpe au-dessus de la normale dans le milieu hippique avec les récents événements entourant la Duchesse et les nouvelles directives de la GRA. C’est ce qui a peut-être provoqué le coup de gueule du nouveau CEO du MTC face à la presse en parlant de «MTC Bashing» alors qu’à bien y voir, les contestations viennent de l’intérieur même du Club ! 

Welcome to the Champ de Mars Mr Rishworth !