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Le bénévolat et ses… inconvénients

21 mars 2019, 09:57

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Le bénévolat et ses… inconvénients

Je parlais, il y a quelques jours de cela, avec un technicien. Pour ne pas le mettre dans l’embarras, je m’abstiendrai de nommer la discipline dans laquelle il exerce. D’un ton désespéré, il me disait son ras-le-bol. Provoqué par, non pas le manque d’efficacité mais carrément l’absence de celle-ci, de la part des membres du comité directeur de sa fédération. «Rien, absolument rien ne bouge depuis quelques semaines. Des dossiers importants sont en suspens. C’est comme si l’objectif du développement de la discipline les laisse totalement indifférent», disait-il.

Ce dernier en est convaincu ; le germe de cette situation, c’est le bénévolat. Il touche là un point sensible. Car le fait de s’engager, de se mettre au service de quelque chose ou d’une cause (culture, sports, loisirs, environnement, services sociaux, etc...) est vu comme une valeur noble. Ce n’est, hélas, pas tout le temps vrai.

Comme toute chose, le bénévolat a ses bienfaits (de nombreux) et ses inconvénients (tout aussi nombreux !). Dans certains cas, affirmait mon interlocuteur, il ne constitue ni plus ni moins qu’un obstacle à l’efficacité. «Le bénévolat ne garantit pas que l’on ait les bonnes personnes à la bonne place», soutient-il. Et de poursuivre : «Le bénévole peut être un passionné mais pas forcément un professionnel. D’autre part, n’étant pas rémunérés, beaucoup, selon un constat personnel, ne considèrent pas un devoir ou une exigence de résultat, de performance, comme une priorité. Je ne vous parle même pas de ceux, dépourvus de vision et sans les connaissances basiques du sport qu’ils représentent. Pourtant, ils sont là. Ils se permettent d’arguer, parfois avec arrogance, sur des points techniques avec des professionnels. On les appelle ‘dirigeants’ et la promotion d’une discipline, parfois du sport mauricien dans son ensemble, dépend d’eux. C’est vraiment dommage.»

L’analyse du technicien est très pertinente. Le bénévole, intéressé et incompétent, est un fait qui n’est d’ailleurs malheureusement pas prêt de changer. Un exercice qui consisterait à nommer ceux qui siègent dans le comité directeur des différentes fédérations sportives de l’île n’est guère compliqué mais on s’en privera car cela nous prendra trop de temps, tant ils sont nombreux ceux dont l’engagement et la sincérité sont douteux.

Le comble, c’est que face à leurs manquements et à leur incompétence, certains se servent du bénévolat comme d’une justification. C’est une honte, car le bénévolat ne s’accompagne jamais de reproche. «Il ne faut pas oublier que l’on n’est pas rémunéré pour ce que l’on fait. Que l’on a d’autres obligations familiales et professionnelles à côté», disent-ils, alors qu’ils savaient très bien, dès le départ, que leur poste n’allait pas être rémunéré. Ceux-ci sont seulement des opportunistes déguisés en bénévoles…