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Piti apré papa

11 août 2018, 17:39

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Le commissaire Mario Nobin est sûrement devenu, en très peu de temps, un as de la French cancan. Entre sir Anerood Jugnauth (SAJ) qui officiellement est responsable de la police et Pravind Jugnauth, qui n'en rate pas une pour asseoir son Prime ministership, le no.1 en partance des Casernes centrales ne doit sûrement plus savoir sur quel pied danser. 

Une semaine exactement de cela, le chef du gouvernement s'est rangé du côté de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) du Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo, à Closel, Phoenix. 

Son message était clair :  c'est lui le seul maître à bord. Et ceux qui ne l'avaient pas saisi depuis l'évincement de Roshi Bhadain du trône de Grand argentier, en janvier 2017, n'ont qu'à bien se tenir. 

A Closel, il a fait comprendre que personne ne touche à la brigade antidrogue, sans laquelle il n'aurait pu revendiquer son combat contre la drogue. Ni la commission Lam Shang Leen qui souhaite le démantèlement de cette unité. Ni son mentor de père.

Souvenez-vous : le 17 juillet dernier, en répondant à une question parlementaire du député mauve Aadil Ameer Meea, SAJ – qui, à l'officiel, a la police et toutes ses unités sous son contrôle (en témoigne le portfolio du ministère de la Défense sur son site web) – a annoncé une enquête sur l'ADSU par un ex-juge. Précisément, pour faire la lumière sur les 16 kilos d'héroïne manquants de la cargaison de 135 kilos de Navind Kistnah saisie au port, le 9 mars 2017. Cargaison qui, pourtant, est sous scellés dans un coffre de l'Exhibit Room de l'ADSU, à son quartier général, aux Casernes centrales. 

Mieux, SAJ a indiqué qu'il n'était pas satisfait de  l’explication du commissaire de police, Mario Nobin, sur cette variation de poids. Vexant, dans la foulée, le patron de la brigade antidrogue, qui, (re) rappelons-le, figure parmi le trio d'aspirants commissaires de police. 

La suite, nous la connaissons. C'est Pravind Jugnauth et non SAJ qui est venu annoncer, en conférence de presse, le 27 juillet dernier, jour où le rapport de la commission drogue a été rendu public, qu'il a «personnellement demandé» à l’ex-juge Lam Shang Leen de présider l’enquête sur l’affaire des 16 kilos d’héroïne. 

Il vient, par là, démontrer, une nouvelle fois, que c'est lui et non son mentor de père qui a le dernier mot sur l'ADSU et par extension, sur la police. 

Tout comme, il s'était impliqué dans l'arrestation de Kistnah, à Maputo, l'année dernière, en parlant, encore une fois, personnellement au président du Mozambique, pour que le principal suspect dans l'affaire des 135 kilos d'héroïne, alors en cavale, puisse être rapatrié à Maurice. 

«Erezman mo inn gagn so (NdlR, le président Filipe Nyusi) coup de main pou nou kav fer sa dimounn-la vini. Nou'nn avoy bann ofisié pou tir li laba. Li ti pou fini mor laba parski bann mafia inn fini donn instriksyon pou élimin li», avait révélé Pravind Jugnauth, lors d'une cérémonie marquant les 50 ans de l'indépendance de Maurice, le 29 avril dernier. Soit, plus d'un an après les faits. 

Une opération pour laquelle l'ancien patron des services de renseignements, le Deputy Commissioner of Police Lockdev Hoolash, ainsi que le surintendant de police Lilram Deal, de l’Antiterrorism Unit, avaient été dépêchés, en éclaireurs, à Maputo.