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La chronique de cronos…Alliance «step down»

29 juillet 2018, 14:45

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Le Premier ministre de la République de Dodoland est inquiet. Les membres de sa majorité parlementaire, de même que les gens qui gravitent dans son entourage politique, sont en train de faire de leur mieux pour mener sa barque gouvernementale droit sur les brisants. Alors que ses «cuisiniers» travaillent à lui donner une image lisse et propre de chef de gouvernement qui «mean business», des ministres, députés et autres affiliés politiques se retrouvent enlisés dans des scandales à répétition. Une véritable guigne. Ces scandales plombent sa cote de popularité auprès des Dodolandais, qui avaient voté pour l’alliance dirigée par son papa, en décembre 2014. Une alliance du peuple qui vire, petit à petit, à une alliance «step down», forcé qu’il est de mettre certains «joueurs» sur la touche. Les remplaçants ne semblent pas mieux...

Et, avec des élections générales qui déjà pointent le bout de leurs museaux, cela donne du sérum à l’opposition. Du pain béni. Comment a-t-il pu faire confiance à cette équipe de branquignols et de champions du monde toutes catégories de l’autodestruction, se demande-t-il. Le Premier ministre dodolandais revoit, comme dans un cauchemar, les dernières peaux de bananes que la fatalité – ou la bêtise de ses troupes – vient de lui glisser sous les semelles. Entre celui qui veut être Sheikh à la place du Sheikh, celui qui distribue des claques et les deux zigotos qui viennent de se faire éclabousser par le rapport de la commission d’enquête sur la drogue, qu’il avait lui-même instituée, le chef du gouvernement de Dodoland ne sait plus où donner de la tête.

Le Sheikh. Ah, quel champion celui-là ! Là, il vient de nous pondre un œuf énormissime. Tellement énorme que beaucoup se sont demandé si on n’était pas le 1er avril. Un Prince étranger lui aurait promis un p’tit boulot d’ambassadeur à Rs 17 millions le mois. Rien que ça. «Moi, à sa place, j’aurais accepté. Surtout avec les dernières tuiles qui viennent de nous tomber sur la patate», se dit le Premier ministre. Mais ce n’est pas aussi simple. Le Sheikh est un serial-gaffeur. Il est le Gaston Lagaffe du gouvernement. Autrefois vice-Premier ministre et esclave à ses heures perdues, il a dû rendre son tablier (step down) en raison de paroles qui ont dépassé sa pensée (pour rester poli). Quand il ne prévient pas le leader de l’opposition de Dodoland qu’il pourrait lui donner l’opportunité d’aller planter des pétards, il monte sur ses grands chevaux et fait expulser des dames qui ont l’outrecuidance d’interrompre Sa Sheikhitude. Un cas je vous dis.

Poursuivant son introspection, le visage du Premier ministre se ferme quand il pense à ce ministre qui a la main leste. Et qui distribue des claques comme d’autres distribuent des petits pains. «Sévices financiers et mauvaise gouvernance !» peste-t-il. Si encore il n’y avait que ça… Mais non ! Il a un fils qui fait les choux gras des faits divers, le ministre lui-même a eu des démêlés avec d’anciens partenaires d’affaires ou avec des policiers, son bras droit qui joue les gros bras et tant d’autres joyeusetés du même acabit. Bref, un autre cas de grosse tête aiguë que le Preums doit régler au plus vite. Un énième «step down» en perspective.

 Le PM dodolandais a une grimace douloureuse en pensant cette fois à la ministre et à l’adjoint de la présidente de l’Assemblée nationale qui, tous deux, viennent de soumettre leur démission de ces postes à responsabilité. Leurs noms ont été cités dans le rapport de la commission d’enquête sur la drogue. Indignation nationale. Crise parmi les avocats, dont font partie les deux membres démissionnaires, et 260 pages de document à étudier. Les deux membres de son gouvernement auraient rendu visite à des trafiquants de drogue, en prison. Et ils ne sont pas les seuls. D’autres hommes de loi sont cités, dont un, proche du PM, préside une instance régulatrice. Encore un «step down» ?

 Ce qui amena le PM de Dodoland à penser à sa propre épée de Damoclès, suspendue au-dessus de sa tête. Conseil privé ou privé de Conseil, bientôt ? Lui qui avait vu son papa «step down» pour pouvoir lui transmettre la charge de Preums, l’an dernier (son papa qui avait connu des ennuis, en 1985, avec quatre de ses députés d’alors, arrêtés à Amsterdam, avec de la drogue) ; son magicien d’ancien ministre des Finances, plus fort que le roi Midas lui-même, «step down» lui aussi; son ministre général-amiral qui s’occupait des «bal kouler», «step down» lui aussi ; et maintenant cette commission drogue qui «bat dan latet» ! Un peu «too much»… Et il y a encore un an et demi à tirer, soupire le Preums. Quel merdier !

 P.-S. : Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être que le fantasme de votre imagination débridée !