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Tant va la cruche à l’eau…

23 avril 2018, 10:42

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Tant va la cruche à l’eau…

 

L’eau a été au centre des débats cette semaine. Il est manifeste que la Central Water Authority (CWA) s’est révélée d’une rare incompétence dans sa communication. Les augmentations de tarifs et le partenariat privé à venir ont été jetés en pâture, sans aucune pédagogie, à un public dont les ressources financières sont à sec. D’où la levée de boucliers généralisée.

Personne ne veut d’une augmentation. Les opposants sont catégoriques. «Napa tous nou tarif dilo. Mauriciens nepli ena cash !» clame Pop. D’autres assimilent la majoration des factures d’eau à une agression. «Why is Collendavelloo so keen on hurting Mauritians in this way? I pay twice for water since WasteWater billing came into effect», se lamente Calife.

Le Deputy Prime Minister (DPM), Ivan Collendavelloo, a sans doute oublié ses propos tenus durant la campagne électorale de 2014. Les internautes les lui rappellent. «Ivan ti faire belle belle promesses, ki li pou done dilo cadeau pou ti dimounes», écrit Shameful.

Le court intervalle entre les annonces pousse le public à lier augmentation des tarifs et privatisation. Le rappel des promesses électorales est à nouveau de mise. «Want to be enlightened whether privatisation of CWA is mentioned in the manifesto of Lepep», demande un lecteur. Jaman lui répond : «Tout sa ban grimace et mascarade là pas ti dan programme électoral l’alliance lepep.» L’éventuel partenariat, perçu comme une privatisation de la CWA, est assimilé à un retournement de veste politicien. «Zordi Ivan pe cause privatisation CWA. Sa appelle trahison», estime MR.

Les opposants à la privatisation avancent plusieurs arguments pour justifier leur posture. Il y a ceux qui s’y opposent par principe. Tony Lingiah semble en faire partie. «Privatisation has stripped the dignity of human beings, the world over, especially the poor. The supply of water is a basic Human Right. CWA cannot be privatized, it belongs to the people», écrit-il. Iqbal Carrim, lui, fait echo. «Water is an essential commodity, public fund is sacred.»

D’autres commentateurs s’interrogent sur le motif d’un partenariat entre la CWA et une société privée internationale. «Pourquoi privatiser ? Y a-t-il des intérêts cachés derrière cette transaction ?» se demande Mauricien. Muk Jee est, lui aussi, dubitatif. «Cuma possible ki privatization CWA pou capave regler problem de l’eau et ki government pas capav regler ?» écrit-il.

Le DPM Collendavelloo avance qu’un partenariat est inévitable parce que la CWA est incapable de bien gérer la distribution d’eau potable. L’argument se retourne contre lui. «What a joker! The politically appointed General Manager was chosen by none other than Collendavelloo himself», rappelle Sunny Harry. Youv, lui, n’est pas surpris : «You put incompetent people in important positions so what can you expect!» lance-t-il.

Pallier le manque de compétence par un appel à une société privée étrangère est, aux yeux de plusieurs lecteurs, un artifice. Selon eux, c’est une justification de gros bénéfices qui seront réalisés au détriment des consommateurs mauriciens. «Le privé n’est pas là pour apporter des solutions, mais pour se remplir les poches», estime Carreau. «The water problem is local and can be handled by our local people», affirme Truthspeaker.

L’augmentation annoncée des tarifs apporte de l’eau au moulin des détracteurs de Collendavelloo. «Li pe monte de l’eau avant privatiser. Acheteur pe gagne jackpot», avance Bob. «Banne travaux coute par milliard, mais ki faire après tout sa banne dépenses la fine decider pou van CWA ?» se demande Bis.

Anand, lui, fait un commentaire représentatif des sentiments exprimés, à tort ou à raison, contre un éventuel partenariat CWA - secteur privé. «This is injustice to privatise water consumption.» Mais, à laisser la situation se détériorer, la CWA risque de finir comme la cruche du proverbe…