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«La presse est notre voix»

14 août 2017, 09:31

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«The media may not represent us, but The media is our voice», dit l’internaute Emaar. Il répond à une question que le Premier ministre avait posée à une journaliste. «Ou reprézant la popilasion ou ?» avait demandé Pravind Jugnauth après l’inauguration de la Rodrigues Students’ House, à Vacoas, samedi. Cette question, venant du chef du gouvernement, interpelle les lecteurs qui s’intéressent à l’état des relations entre le pouvoir et les médias. Ils rappellent que les journalistes font leur métier d’informer avec compétence. «They have huge experience in media work, c’est par la presse ki Mauricien pe découvert banne cachotteries dans sa nouvo gouvernement la et pe découvert la réalité», écrit Abimanu Mathoorasing.

En effet, rentrant de ses vacances rodriguaises, le Premier ministre a choisi de commenter les allégations du trafiquant Peroomal Veeren à son encontre devant les seuls représentants de deux organes de presse : la Mauritius Broadcasting Corporation et Top FM. Ce qui s’apparente à un boycott des médias indépendants et qui relève d’un déni de démocratie. On aurait pu croire que cette stratégie liberticide relève de l’excès de zèle des conseillers à la communication en poste au Prime Minister’s Office. Cependant, Pravind Jugnauth a vite fait comprendre qu’il adhère à la stratégie d’opposition à la presse. Les internautes ne manquent pas de lui rappeler ses devoirs envers les médias. Foreigner 26 écrit : «It is noteworthy to remind politicians that we, the people, trust the journalists as they bring to us what we should know as opposed to politicians, who play hide-and-seek in the absence of the Freedom of information Act.»

Lors de ses sorties successives, depuis son retour de congé, le leader du Mouvement socialiste militant n’a pas manqué de cibler les médias. Pravind Jugnauth se livre à un jeu douteux quand il prétend ignorer que dans une démocratie, la presse est la voix de la population. Il doit savoir que les médias tirent leur légitimité dans le soutien que leur apportent les lecteurs qui achètent les journaux, les auditeurs qui se branchent sur les ondes et les internautes qui lisent les articles en ligne. L’internaute JPM est d’avis que «the journalist does his job and does not need a mentor».

Les conseillers du Premier ministre lui ont sûrement fait part de la teneur des correspondances adressées aux journaux par des citoyens pour alimenter la rubrique courrier des lecteurs. Lui-même doit entendre les interventions des auditeurs dans ces émissions débats sur les ondes des radios privées. Et son staff le tient, sans doute, au courant des commentaires faits par les internautes sur les forums en ligne. Si, devant cette participation citoyenne aux débats dans les médias, la légitimité de la presse est remise en question, cela ne peut relever que de la mauvaise foi. Tikoulou rappelle le droit du journaliste de pratiquer son métier, qui est d’informer la population. «Zournaliste en droit poz questions pou informe la population !»

Mais, Pravind Jugnauth choisit de nier l’évidence. Il s’entête dans son opposition à la presse et choisit de porter de très graves accusations à l’encontre des journalistes. À Quartier-Militaire, hier matin, il affirme que la mafia est aidée par certains médias. Si les paroles du Premier ministre n’ont pas dépassé sa pensée, il devrait demander à la police d’agir et d’interroger ceux qu’il accuse de complicité avec la mafia. Sinon, il est en train de fuir devant ses responsabilités et ne se distingue pas du trafiquant Peroomal Veeren. Ses affirmations sont aussi fantaisistes que celles du prisonnier. Et l’internaute GNU de défier le Premier minister en ces termes : «Your accusation that the newspapers are involved is unfounded. If you know or can prove otherwise, do something about it, while preserving a free press.»