Publicité

Il est temps de rendre des comptes

1 mai 2017, 11:17

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La British American Investment (BAI) fait de nouveau l’actualité. La semaine dernière, un non-lieu a été prononcé en faveur de Laina et Adeela Rawat. Il en a été de même pour leurs époux respectifs Brian Burns et Claudio Feistritzer. Ensuite, il y a eu les déclarations de l’ex-ministre Roshi Bhadain relatives à la vente de l’hôpital Apollo Bramwell.

 Tout cela a ravivé le souvenir de la mise sous scellés de la Bramer Bank par la Banque de Maurice, le 2 avril 2015. L’opinion s’est souvenue de la cascade d’événements qui s’ensuivit : fermeture de la British American Insurance, l’hôpital Apollo Bramwell mis en vente, l’arrêt des activités chez Iframac, chez Courts et dans d’autres sociétés du groupe BAI. Les internautes concluent qu’il y a eu ingérence de la part des gouvernants. PELEP écrit : «The problem is the impunity with which the Government of the day and others have been guilty and think they can control and direct the police.»

Depuis, le temps a fait son œuvre. À l’époque, Roshi Bhadain, ministre de la Bonne gouvernance, jouait à Fouquier-Tinville, procureur à la Révolution française. Aujourd’hui, il se retrouve parmi les traqués. Il sera entendu par une commission d’enquête instituée pour faire la lumière sur la vente de Britam, une entité kenyane de la BAI. Craignant d’être pris, Bhadain choisit la meilleure défense : l’attaque. Comme il connaît la cuisine où, sans doute, il a exercé, l’ex-ministre décide de faire la vaisselle au salon.

 C’est ainsi que le public apprend qu’on a parlé de commission en hauts lieux dans le cadre des négociations avec Omega Ark pour la vente de l’hôpital Apollo Bramwell. C’est ainsi que l’opinion découvre Megacom, le courtier à Rs 90 millions dont l’existence était ignorée. Et c’est ainsi que des professionnels proches du pouvoir auraient fait une abondante récolte de contrats.

Du coup, deux ans après, l’opinion s’interroge sur l’opportunité des ministres Lepep à s’en prendre à la BAI et à des personnes aujourd’hui exonérées. S’agissait-il d’actes de vengeance, d’un étalage d’incompétence ou de création d’opportunités très lucratives pour des proches ? D’aucuns pensent que la réponse pourrait être un mélange des trois.

 Les errements de nos dirigeants coûteront très cher aux contribuables. Les personnes qui ont bénéficié d’un non-lieu envisagent de réclamer des dommages à l’État mauricien. Les indemnités demandées se chiffrent en milliards de roupies. Cela, sans compter les honoraires d’avocats que l’État engagerait et les dépenses encourues par des ministres-détectives.

Tout cela aurait été évité, si les ministres du gouvernement Lepep s’étaient attelés à la tâche qui leur avait été confiée au lieu de se livrer à des règlements de comptes. Ne devrait-on pas leur demander de comptes ? C’est ce que disent des lecteurs dont Ponzi Pas Ponzi qui se demande : «Who were these people who started this vendetta? They will have to answer to the public.»