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Manquements à l’éthique

10 avril 2017, 20:39

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Encore une érosion de la confiance et du respect que nous devons à notre élite politique. Trois faits d’actualité ont contribué à cette situation. D’abord, les révélations d’une connexion plus étroite entre Ameenah Gurib-Fakim et Álvaro Sobrinho, ensuite la mise au jour de certains aspects de l’emprunt en euros contracté par Vishnu Lutchmeenaraidoo et enfin le spectacle indigne livré par les parlementaires, en direct à la télévision, mardi dernier.

L’axe Gurib-Fakim–Sobrinho est inconvenant. Les informations relatives à l’intervention du bureau de la présidence de la République pour accélérer l’obtention d’un permis d’opération par l’investisseur étranger dérangent. Ameenah Gurib-Fakim a écrit à un conseiller de ministre pour évoquer les démarches d’un opérateur particulier. Ses services ont requis du Prime Minister’s Office le passage de l’investisseur par le VIP Lounge à l’aéroport en 31 occasions. Une présidente ne devrait pas faire cela. Son action jette un trouble sur la manière dont elle conçoit son rôle au sommet d’un État souverain. Ce qui lui attire des commentaires désagréables, mais combien compréhensibles, de la part des internautes

Goodlands Wala est direct : «The President, AGF, should indeed tender her resignation for having associated with Alvaro Sobrinho and even consented as director in a UK private company, Planet Earth Institute Ltd.» Colo, lui, va plus loin et affirme : «Depi longtemps AGF ti bizin démissionner… pé essaye agripe a sa fonctions ki fine tom plis dans la honte.»

Vishnu Lutchmeenaraidoo, qui ne peut plaider l’inexpérience, a lui aussi manqué à son devoir de vigilance morale vis-à-vis de ses propres actes. Le chef de la diplomatie mauricienne sait qu’une fois ministre de la République, tout son temps et toute son énergie doivent être dévolus au service de la nation. Il doit aussi être disponible pour rendre des comptes. Pourquoi va-t-il emprunter Rs 40 millions pour investir ? Les Mauriciens sont encore plus choqués quand le ministre, au lieu de s’expliquer, refuse de répondre aux interrogations.

L’internaute Fausto a, quant à lui, tenu à rappeler une réalité : «Lorsqu’un citoyen se lance en politique, il devient un homme public. Lorsqu’il est candidat à une élection, il demande aux électeurs de lui donner procuration pour les représenter. Une fois élu, il doit rendre des comptes sur ses agissements.» Déviré Mam est, pour sa part, plus précis : «Au lieu li ti occupe euro loan, li ti bisin concentrer lors miracle économique.»

Ameenah Gurib-Fakim au sommet de l’État et Vishnu Lutchmeenaraidoo à un poste prestigieux au sein de l’exécutif ont, par leurs actions, porté atteinte à l’image des fonctions qu’ils ont le privilège d’occuper. Mais hélas, ils ne sont pas seuls à fauter. L’indignité dont ont fait preuve des élus lors de la séance des travaux parlementaires, retransmis à la télévision, mardi dernier, a choqué la population. Tant de vulgarités, de comportements condamnables, d’attitudes méprisables.

Les députés ont, semble-t-il, oublié que par le biais de la télévision, ils étaient dans le salon de milliers de foyers mauriciens. Certains de ces compatriotes déçus les rappellent à leurs devoirs. Ainsi, Gariban affirme : «The role of the opposition is to argue their case in parliament… A good government must facilitate a good opposition. That is democracy.» Et à Debonomz d’ajouter : «Its a waste of people money. Everyone trying a show on TV. Where is policy to make us better. Nothing, its a shame.»

Il est temps que les responsables publics reprennent conscience de leurs devoirs, sinon ils ouvriront la voie à un découragement au sein de la population. Et cela est très dommageable.