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Yodhun Bissessur, fonctionnaire discret propulsé malgré lui dans l''actualité

10 avril 2011, 00:00

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Yodhun Bissessur, fonctionnaire discret propulsé malgré lui dans l''actualité

Yodhun Bissessur est fonctionnaire depuis 1982. Ce cadre du Valuation Office se retrouve soudain propulsé sous les feux de l’actualité avec l’enquête de l’Independent Commission against Corruption sur l’affaire MedPoint.

Avant ce mardi 5 avril Yodhun Bissessur était inconnu du grand public. Et puis est survenu ce brusque passage de l’ombre du bureau des évaluations à la lumière des médias. Arrêté dans le cadre de l’interrogatoire par l’ICAC, dans le cadre de l’enquête sur l’achat par l’Etat de la clinique MedPoint, il a été libéré sous caution après sa comparution au tribunal de Rose-Hill.

Son avocat Ajay Daby le décrit, pourtant, comme un homme sans histoires et sans passé douteux. Il serait, selon l’homme de loi, un timide cadre respectueux des règles de fonctionnement du service public. «C’est un gentleman. On s’est surtout connu dans les moments difficiles. Il est très mature et conscient de ses responsabilités. Il est incapable de commettre des maldonnes», affirme Ajay Daby.

Une source très proche de Yodhun Bissessur, qui souhaite rester anonyme, explique que le fonctionnaire a gravi petit à petit tous les échelons pour atteindre le poste de Chief Government Valuer.

C’est à l’âge de 22 ans que Yodhun Bissessur intègre la fonction publique en tant que simple technicien au Valuation Office. «Il était au bas de l’échelle mais il a suivi des cours par correspondance et a ainsi obtenu une licence en Valuation Management. En 1994, il devient un membre de la Royal Institute of Chartered Surveiller et obtient une promotion pour devenir Government Valuer», raconte un de ses plus proches amis.

Poursuivant son petit bonhomme de chemin au sein de la fonction publique, Yodhun Bissessur, en 2001, devient Deputy Chief Government Officer et c’est depuis 2006 qu’il occupe son poste actuel.

«Tout ce qu’il a fait pour le Valuation Office, nul autre fonctionnaire ne l’aurait fait. Toute l’équipe de ce département a été transféré des vieux locaux à Port-Louis, vers Ebène. Et son bureau, il l’a conçu grâce aux dernières technologies. S’il était vraiment animé de mauvaises intentions, il ne serait jamais donné à ce point à son travail», souligne notre interlocuteur.

Toutefois, notre source ne cache pas qu’au travail, Yodhun Bissessur n’était pas apprécié de tous les officiers de son bureau.
«Comme tout le monde il avait des défauts mais ce n’est pas vraiment pour ses défauts que certains ne le supportaient pas. Il voulait abolir le système latent dans lequel évoluaient les fonctionnaires. Il voulait donner une autre valeur à la fonction publique. Par exemple, il ne se pliait pas aux horaires du secteur public. Il travaillait même après 16 heures», affirme un de ses amis.

Marié et père de deux enfants, Yodhun Bissessur nie toute implication dans l’affaire MedPoint. D’ailleurs, pour Toolsyraj Benydin, dirigeant de la Federation of Civil Service and Other Unions (FCSOU), «ce n’est pas la première fois que les ministres accusent les fonctionnaires dès qu’il y a un problème. Les officiers de la fonction publique sont les boucs-émissaires».

Pour sa part, Yodhun Bissessur a fait ressortir qu’il s’était beaucoup investi dans la fonction publique et que ce qui lui arrive, en ce moment, le choque profondément. «Je ne m’y attendais pas. Et dire qu’au départ, je collaborais avec la police», avait-t-il déclaré à la presse, lors de son arrestation.