Publicité

Vol de Rs 30 millions de bijoux : Les deux "victimes" menottées à leurs lits d’hôpital

27 janvier 2012, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Vol de Rs 30 millions de bijoux : Les deux "victimes" menottées à leurs lits d’hôpital

La police criminelle du Nord a des doutes sur le récit du vol des Rs 30 millions de bijoux en or au préjudice de deux employés d’une entreprise spécialisée dans les produits finis. Aslam Khodabaccus et Hans Chamilall, les deux présumées victimes sont considérés comme les principaux suspects.
 
Le vol allégué de Rs 30 millions de bijoux en or dans la région de Calebasse ce jeudi 26 janvier au détriment d’une entreprise spécialisée dans les produits finis ne serait qu’une vulgaire mise en scène. C’est en tout cas l’hypothèse privilégiée par les enquêteurs de la CID du Nord qui a été saisie de l’affaire.
 
Aslam Khodabaccus et Hans Chamilall, les deux employés de la Société Mauricienne de Saphir Ltée qui disent avoir été victimes d’une l’attaque de tierces personnes, ont tout bonnement été menottés à leurs lits à l’hôpital du Nord ce vendredi, étant considérés comme les principaux suspects. Les deux hommes affirment avoir pris livraison des bijoux à l’aéroport à bord d’un 2x4, mais qu’en route vers le siège de leur usine, installée dans la zone industrielle de Goodlands, ils ont été attaqués par plusieurs personnes à la hauteur du rond-point de Calebasse.
 
Ce qui fait sourciller l’équipe d’enquête menée par le chef inspecteur Behari de la CID du Nord et le sergent Ramasawmy de la CID de Goodlands c’est que les deux hommes avancent que les voleurs ont tiré sur un des pneus de leur véhicule. Et qu’ils ont eu le temps de changer de pneu avant de les abandonner dans les environs de Mare-aux-Vacoas après avoir fait main basse sur leur précieuse cargaison.
 
Le récit de l’attaque et de la rocambolesque aventure d’Aslam Khodabaccus et Hans Chamilall est, en partie, relaté par leur patron Jean François Elysée Matthieu, 38 ans. Cet habitant de Calodyne, Grand-Gaube, déclare s’être d’abord inquiété du retard des deux hommes. Quand il les a contactés, ils lui ont déclaré qu’ils étaient bloqués à la hauteur de Phoenix à cause d’un camion tombé en panne.
 
Ce n’est que plus tard, qu’Aslam Khodabaccus et Hans Chamilall, ont pris contact avec lui –, supposément grâce au téléphone portable d’un gardien de chasse –, pour lui raconter leur mésaventure. Ils disent avoir été obligés à se mettre à genoux et ont été traumatisés par leurs agresseurs, ce qui explique leur hospitalisation.
 
Jean François Elysée Matthieu fait également ressortir à la police que le véhicule volé à ses employés à été impliqué dans un délit de fuite à Verdun, village situé après le village de Saint-Pierre, pour indiquer que ses employés sont au-dessus de tout soupçon. Il déclare d’ailleurs avoir entièrement confiance en eux car ils font souvent le convoyage de bijoux. Ce, depuis des années, même après que son père lui a cédé les rênes de l’entreprise.
 
Les enquêteurs, eux, accordent peu de crédit à toute cette histoire. Il n’y a pas eu de panne de camion signalée à la Police des Transports ou à la Road Safety Unit. Et le délit de fuite à Verdun, réel celui-là, semble avoir été monté de toutes pièces uniquement pour que la victime puisse se rendre compte qu’il n’y avait qu’une personne à bord du 4x2 de la Société Mauricienne de Saphir. Le véhicule n’a fait que l’érafler et s’est arrêté quelques minutes avant de repartir sur les chapeaux de roues.
 
La police scientifique n’a révélé aucune trace de balle non plus sur le véhicule récupéré dans la matinée dans la région de Bassin-Blanc. Ce qui met à mal la version des présumées victimes.
 
Jean François Elysée Matthieu devra de nouveau être entendu. D’autant plus qu’il a fait ressortir que la cargaison de bijoux envoyée d’Europe est assurée. Envoyés en gros, les bijoux sont traités par la Société Mauricienne de Saphir avant d’être réexpédiés à ses clients. Reste maintenant à savoir ce qu’Aslam Khodabaccus et Hans Chamilall ont à dire, car à part le fait qu’ils aient été traumatisés, ni l’un, ni l’autre ne porte la moindre trace de blessure.