Le CEB doit d’abord installer un « check meter » chez les personnes dont les compteurs ont été manipulés à Morcellement St-André pour établir le montant du vol. La police prendra aussitôt le relais.

Qui va doucement va sûrement… C’est fort de cet adage que la police patiente avant de procéder à des arrestations dans la dernière affaire de vol d’électricité portée à sa connaissance. En effet, les enquêteurs du Nord attendent d’être mis en présence d’un rapport du Central Electricity Board (CEB) sur l’étendue de la fraude commise à Morcellement St-André avant de passer à l’acte.

Une déposition a été consignée au poste de police de Plaine-des-Papayes dans l’après-midi du vendredi 10 juin par un Senior Technical Officier de l’organisme, Mohamad Farad Futloo, mais à titre de « préventive mesure ». Mehbood Ramjan, un fonctionnaire du ministère de la Sécurité sociale, ainsi que son frère, Allybhai, sont accusés d’avoir manipulé leurs compteurs pour payer une note bien moindre que leur consommation réelle.

Une semaine après les faits, le CEB a établi qu’un trou avait été percé derrière le compteur et qu’un by-pass avait été effectué afin qu’une infime partie de leur consommation soit captée par l’appareil. Un check meter sera ainsi installé au domicile de ces deux personnes ainsi que chez deux de leurs proches pour établir combien d’électricité a été volée du réseau.

Ce relevé sera alors remis à la police pour qu’il soit inséré dans le dossier à charge dans le cas d’une éventuelle poursuite. Selon la déposition du CEB, le fonctionnaire a reconnu sa faute et a indiqué qu’il est disposé à régler sa note dans sa totalité.
Ce relevé du CEB permettra d’établir pendant combien de temps son frère et lui-même ont floué l’organisme. Une enquête interne devra également situer les responsabilités de ceux censés prélever les informations sur ces compteurs à chaque fin de mois.

Au CEB, une source fait ressortir qu’une escouade fait souvent des descentes auprès des commerces à travers Maurice quand elle note des fluctuations dans le montant de notes. Dans le cas de Mehboob Ramjan, il était clair que sa note ne reflétait pas la réalité, surtout que sa maison était pourvue de climatiseurs et d’autres appareils.

Selon les renseignements qu’a pu glaner lexpress.mu, qui a révélé cette affaire ce lundi 13 juin, Mehboob Ramjan a déjà été pris sur le fait pour un même délit en 1996. S’il est établi que le fonctionnaire et ses proches ont mis en place ce by-pass depuis la fin des années 1990, la fraude pourrait tourner autour de quelque Rs 5 millions. A ce jour, outre une ancienne maison de jeux à Quatre-Bornes et des restaurants réputés ont été sanctionnés pour ce type de vol.