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Voile: Une arrivée interminable mais remplie d’émotions

16 novembre 2010, 00:00

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Voile: Une arrivée interminable mais remplie d’émotions

Le vent ayant à nouveau joué au trouble fête, ce n’est qu’à 14h36’02 que le Jolokia a franchi la ligne d’arrivée hier après-midi sur la latitude 20°18’00s, située à environ un mile de la côte, presque dans l’alignement de la baie de Port-Louis en regardant vers l’Ouest.

Partis de Lorient le mercredi 8 septembre, Eric Bellion, Justine Gaxotte, Nicolas Meisel, Olivier Brisse, David Viguier et Chloé Henry-Biabaud, équipage mixte composé de sportifs valides et handicapés, ont donc remporté leur pari de rallier l’île de Groix à l’île Maurice en 68 jours 22 heures 52 minutes et 2 secondes après quelque 11 000 milles nautiques (20 000 km) d’une navigation par moments difficile.

Ils établissent par là même le premier record océanique en monocoque en équipage sous le label L’Odyssée des Epices.Il est 8h 15 à Port-Louis quand Francis Laboudeuse, skipper du Moana 3, met le contact et emmène journalistes et représentants des sponsors partenaires de l’événement à la rencontre de l’équipage du Défi Intégration.

Un confrère de Web TV, qui est relayé sur une centaine de sites, avait réalisé des images à 7h du matin en hélicoptère et localisé le Jolokia à la perpendiculaire du Morne.

A 9h36, une voile évanescente se dessine dans le lointain mais l’espoir qui frémit va s’évanouir rapidement. Il s’agit d’un autre voilier qui passait son chemin. Tous ceux partis à la rencontre des six héros venant de France se posent la même question : « Mais où sont ils donc ? » Il faudra attendre 9h45 pour que l’espoir renaisse à la vue au large de la Tourelle du Tamarin d’un mât rouge, dressé comme un i contre l’azur. A 10h20, le Moana 3 est à quelques mètres seulement du Jolokia au large de Flic-en-Flac.

Premiers signes de la main, premières expressions de joie : Eric Bellion et son équipage ont presque gagné leur pari. Presque par ce que le vent a décidé de leur mener la vie dure sur les derniers kilomètres d’un parcours qui paraît tout à coup interminable.

Las d’attendre, tous ceux qui sont à bord du Moana 3 choisissent de regagner la terre ferme et d’y prendre leur mal en patience. Ils débarquent au Caudan à 12h45. L’attente est devenue cruelle.

Il est 14h37 quand la nouvelle se répand sur le front de mer que le Jolokia a déjà franchi la ligne d’arrivée et qu’il sera là vers les 15h. Le pari avait été finalement gagné à 14h36’02, en 68 jours 22 heures 52 minutes et 2 secondes, chrono homologué comme premier temps de référence de ce record océanique par Jean- Edgar Merle, représentant du World Speed Sailing Record Council (WSSRC).

Pétards, séga et champagne

A 15h15, escorté par les Optimists du Club de voile de Pointe-Jérôme, le « piment rouge » accoste enfin le quai au son des pétards et du séga. Les retrouvailles entre parents, proches et membres de l’équipage sont chaleureuses et chargées d’émotions.

A 15h30, Robert Desvaux, président de la National Empowerment Foundation (NEF), organisme qui a géré l’accueil des héros, remet une bouteille de champagne à Nicolas Meisel. Celui-ci appelle ses compagnons de voyage et tous, unis comme un seul homme, sablent le vin blanc mousseux de la victoire.

Le Défi Intégration, ce n’est pas uniquement le pari réussi des marins Eric Bellion, Justine Gaxotte, Nicolas Meisel, Olivier Brisse, David Viguier et Chloé Henry-Biabaud. C’est aussi celui d’une équipe à terre composée de Marc Pinta, du Chantier Naval Marc Pinta, Éric Henseval, architecte naval, Pierre Meisel, entraîneur, préparateur et coordinateur logistique, Antoine Grau, médecin, Laurent Marzec, co-fondateur du projet, Gérard Janichon, auteur, Jean-Yves Bernot, conseiller météo, Isabelle Autissier, conseillère performance, Claire Véron, attachée de presse, Raphaëlle de Maisonneuve, Nolwenn de la Brosse et Raphaël Jansem, de la cellule de communication, Grégory Dunesme, équipier, Régine Bellion, trésorière, Clément Deschamps, gestion du site internet, Justine Gaxotte, graphiste, Virginie Auffret, diététicienne, Isabelle Martin- Bouisset, éditrice, et Nathalie Tufenkjian, photographe.