Publicité

Violences au sud de l’Italie entre immigrés et Calabrais

9 janvier 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Deux immigrés ont été blessés par des inconnus vendredi  dans la petite ville italienne de Rosarno, en Calabre, où,  la nuit précédente, des émeutes avaient éclaté après  l''''agression d''ouvriers agricoles africains par une bande  de jeunes Calabrais.

Les deux immigrés en question ont été blessés aux jambes  par des tirs de carabines à air comprimé, quelques heures  après les émeutes nocturnes.

Dans la soirée du vendredi 8 janvier, plusieurs centaines  d''habitants de Rosarno se sont rassemblés devant la mairie, demandant que le gouvernement prenne des mesures  contre les immigrés. "Ce sont eux qui devraient avoir peur  maintenant, ils devraient foutre le camp !", a déclaré un  habitant à la chaîne de télévision Sky Italia.

Le chef de l''Etat italien, Giorgio Napolitano, a quant à  lui appelé à l''arrêt immédiat des désordres.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des dizaines d''immigrés  africains ont incendié des voitures, brisé des vitrines et mis le feu à des poubelles de Rosarno. Des passagers d''une  voiture ont été blessés dans la localité pendant ces  émeutes, parmi les plus graves de ces dernières années  dans la Péninsule.

Les migrants, qui ont en outre bloqué un axe routier, se  sont heurtés aux policiers en tenue anti-émeute. Sept étrangers ont été arrêtés, selon les chiffres de la  police, et une quinzaine d''immigrés ainsi que 18 policiers  ont été blessés.

Les incidents ont éclaté après que de jeunes Calabrais  circulant en voiture ont tiré à la carabine sur un groupe  de migrants africains revenant des champs. Deux de ces  étrangers ont été blessés.

"Ces types nous tiraient dessus comme s''ils étaient à la  fête foraine, et ils riaient. Je hurlais, d''autres  voitures sont passées mais personne ne s''est arrêté,  personne n''a appelé la police", a témoigné Kamal, un  Marocain, au journal La Repubblica.

Vendredi matin, 2 000 migrants ont manifesté devant  l''hôtel de ville de Rosarno pour protester contre le  comportement, à leurs yeux raciste, de certains habitants  de la région à leur égard. Des manifestants scandaient

"Nous ne sommes pas des animaux !" et brandissaient des  pancartes affirmant "Les Italiens ici sont racistes !".

Des actes de vandalisme isolés, commis par des immigrés,  se sont poursuivis en ville dans la matinée et des  vitrines de magasins ont été brisées. A deux reprises, des  automobilistes de Rosarno ont tenté d''écraser des  immigrés. Les écoles de la ville sont restées fermées,  tout comme nombre de magasins.

Le ministre de l''Intérieur, Roberto Maroni, issu de la  Ligue du Nord, parti d''extrême droite anti-immigration a  ordonné l''envoi de renforts de police dans la région et  mis en place une cellule de crise pour traiter des racines  de ces violences.

Dans la région de Rosarno, les immigrés sont employés  comme journaliers pour la récolte des fruits et des  légumes. Ils sont environ 1 500 à vivre dans des usines  désaffectées, sans eau courante ni électricité. Des  mouvements des Droits de l''Homme disent qu''ils sont  exploités par le crime organisé.

L''Italie a, ces dernières années, durci sa position contre  l''immigration clandestine. Certains bateaux d''immigrants  venus d''Afrique ont été refoulés en haute mer.

L''organisation caritative Médecins sans frontières, qui  dispose d''une équipe dans la région, a dit avoir alerté à  plusieurs reprises les autorités des conditions  déplorables dans lesquelles vivent la majeure partie des  immigrants.

Huit mille immigrés clandestins vivent en Calabre. Les  relations avec la population locale sont souvent tendues.

(Reuters)