En marge du 45ème anniversaire de l’Indépendance de Maurice, le Front pour l’Avancement de l’autonomie (FAAR) a organisé une conférence-débat samedi dernier sur l’autonomie.

Lors de cet événement, le principal intervenant était le professeur Vinesh Hookomsing. C’était l’occasion de réfléchir sur les grands enjeux concernant le fonctionnement et l’avenir de l’autonomie de Rodrigues.

D’emblée, Vinesh Hookomsing a affirmé que l’autonomie de Rodrigues doit s’aligner sur la même échelle que l’indépendance de Maurice. Et d’ajouter qu’il est souhaitable d’organiser des activités à Maurice pour l’anniversaire de l’autonomie célébré chaque 12 octobre. «Mo finn bien kontan constate ki manier lindepandans selebre dan rodrig san complex. Kan eski pou celebre lotonomi rodrig dan moris ?» s’est-il demandé en souhaitant vivement que cela se réalise cette année. Toutefois, il déplore le fait que pour le Mauricien, l’autonomie de Rodrigues concerne les rodriguais uniquement.

Vinesh Hookoomsing a aussi mentionné le fait que les politiciens rodriguais sont très divisés et cela empêche d’avoir des consensus sur les questions vitales en ce qui concerne l’avenir de l’ile.

«C’est un fait que les divisions internes affaiblissent la position de Rodrigues par rapport au pouvoir centrale. Et certains Mauriciens se réjouissent à l’idée d’entretenir cette division.» a-t-il précisé en proposant que des mécanismes soient mis en place pour permettre à l’Assemblée régionale de parler d’une seule voix sur les grands enjeux concernant le développement du pays.

Il a également ajouté que ce qui a favorisé la réussite de l’indépendance de Maurice, relève du fait qu’il y a eu une coalition, permettant aux deux grands blocs politiques de travailler ensemble.

Vinesh Hookoosing a suggéré qu’après dix ans de pratique de l’autonomie, des études soient entreprises afin de déterminer quels sont les points forts et les points faibles de cette structure administrative et politique, et comment elle permet un réel développement du pays. «Il faut se pencher sur d’autres systèmes de l’autonomie présents dans les petites îles à travers le monde afin de tirer profit des leurs expériences.» a-t-il déclaré.

Par ailleurs, les membres du groupe FAAR ont soulevé plusieurs questions concernant le fonctionnement de l’autonomie actuellement. Notamment la non-participation du chef commissaire au conseil des ministres; la nécessité ou non d’avoir des visites ministérielles fréquentes dans l’île et la participation de Rodrigues aux rencontres régionales et internationales entre autres.