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Vague de suicides : de la crainte des jeunes d’affronter les épreuves de la vie

13 mai 2012, 00:00

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Vague de suicides : de la crainte des jeunes d’affronter les épreuves de la vie

Déception amoureuse, problèmes familiaux, dépression… Telles sont quelques-unes des raisons qui mènent nos plus jeunes vers l’irréparable. Les professionnels sont d’avis que ces jeunes sont en manque d’encadrement.

Les jeunes ont-ils du mal à faire face aux épreuves de la vie ? Depuis le début d’année, le pays pleure cinq cas de suicide chez les jeunes. Le premier cas remonte au 24 janvier, dans le village de Plaine-des-Roches. Un écolier de 11 ans a été retrouvé pendu à un arbre de litchis, situé sur un terrain en friche derrière sa maison. Le père de cet enfant a été tué lors d’une agression il y a un an.

En l’espace de deux mois, deux élèves d’un collège du Nord se sont donné la mort par pendaison. Selon les derniers chiffres, 17 cas de suicide ont été répertoriés seulement en deux mois (janvier et février). 115 cas avaient été répertoriés en 2009, 80 en 2010 et 89 en 2011.

Pour Jacques Pereira, manager du collège Bhujoharry, la formation fait cruellement défaut. « Les jeunes d’aujourd’hui n’ont plus de repères, contrairement à avant où les valeurs fondamentales se transmettaient facilement », confie-t-il. Il est également d’avis que les parents sont à la recherche perpétuelle des résultats de la part de leurs enfants.

Ce qu’il faudrait, selon lui, c’est un meilleur encadrement psychologique dans le milieu où l’enfant se développe. « Les jeunes d’aujourd’hui semblent avoir d’autres besoins. Lorsque nous voyons qu’un adolescent est sexuellement actif à partir de 13 ans, c’est qu’il y a un manquement quelque part. C’est pourquoi le manque d’encadrement peut être fatal dans certains cas », ajoute Jacques Pereira.

Chez les jeunes, l’importance semble tourner autour de « vouloir tout et maintenant ». « Bon nombre de parents viennent nous voir pour nous faire part des difficultés que leurs enfants ont à s’intégrer au sein de la société », confie la rectrice d’un collège des Plaines-Wilhems. Celle-ci est d’avis que l’encadrement au sein d’un établissement scolaire est très important. « C’est pourquoi nous privilégions la présence d’un psychologue dans notre collège », ajoute-t-elle.

Pour Mala Bonomally, présidente de l’organisation non-gouvernementale Befrienders, les jeunes d’aujourd’hui ne sont plus comme avant. « L’encadrement familial de nos jours est complètement différent, contrairement à auparavant. Ils grandissent plus vite et ce, au milieu des outils technologiques tels que l’internet… », dit-elle.

La présidente de Befrienders est d’avis qu’ils se retrouvent dans un monde qui valorise la compétition, où ils sont, des fois, pointés du doigt par leurs amis, leurs enseignants et même leurs parents. « Ces jeunes ont, certes, le support matériel mais sont en manque de support émotionnel », ajoute-t-elle.

« Les services que nous proposons chez Befrienders sont justement plus émotionnels que psychologiques. Notre équipe est composée de volontaires seulement, qui sont à l’écoute de nos jeunes », explique Mala Bonomally.