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UOM : Quand le quotidien estudiantin s’agite aux rythmes de l’effervescence collégienne

22 janvier 2012, 00:00

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UOM : Quand le quotidien estudiantin s’agite aux rythmes de l’effervescence collégienne

L’université de Maurice, institution du savoir où les étudiants devraient être des agents de changements, des penseurs et animateurs de débat. Si certains affichent ce profil, d’autres ont gardé l’attitude de collégiens. Selon les principaux concernés.

Une atmosphère frivole, des jeunes en effervescence et très peu de débats entre étudiants. C’est un constat des étudiants eux-mêmes mais aussi de plusieurs chargés de cours. Certes, il y a quelques-uns qui osent remettre en question, faire entendre leurs points de vue. Mais, pour la plupart, l’université est un lieu de détente où l’on se spécialise dans une matière particulière. D’ailleurs, la cafétéria, la salle des jeux et les bancs de jardin sont les endroits les plus fréquentés.

Anishta est étudiante en première année d’économie. Cette jeune a fait son entrée en août dernier et pour elle, l’université est un lieu où elle retrouve ses amis mais elle précise qu’elle ne néglige pas ses études pour autant.

« Dès que nous avons un moment de libre nous nous retrouvons autour d’un repas à la cantine. Ou alors entre deux modules, nous nous asseyons pour bavarder un peu, c’est une liberté qu’on n’avait pas quand on était au collège », soutient la jeune fille.

C’est la même raison évoquée par ceux qui passent le plus clair de leur temps dans la salle de jeux. « Nous n’avons pas cours en ce moment. On ne peut pas toujours étudier il nous faut un temps pour retrouver les amis, surtout à la rentrée », affirme un des jeunes que sont regroupés autour d’une partie de cartes.

Interrogé sur son constat de l’atmosphère qui règne à l’université de Maurice, Jocelyn Chan Low affirme qu’il faut reconnaître que certains étudiants ont à cœur leur avenir mais comme dans tous les établissements du savoir, certains ne semblent pas donner de leur mieux pour réussir brillamment.

Le chargé de cours en histoire estime que la plupart des étudiants ne se rendent pas compte de l’investissement et du sacrifice que représentent leurs études, à la fois pour les parents et pour l’Etat.

« Le gouvernement subventionne une bonne partie des frais d’admission. Pour certains, la somme qu’il faut payer paraît dérisoire, surtout pour ceux qui sont à plein-temps à l’université », avance le chargé de cours.

Et le côté révolutionnaire, il se fait aussi très rare. Jocelyn Chan Low évoque un certain égoïsme des jeunes, surtout en comparaison avec la jeunesse de mai 1975. « A l’époque, les jeunes voulaient faire avancer le pays. Ils pensaient en termes de nation. Aujourd’hui, les gens pensent uniquement à leur personne. Il ne faut pas blâmer ces enfants. En même temps, on ne leur a pas inculqué les mêmes valeurs », poursuit-il.

Christina Chan-Meetoo, chargée de cours en communication, affirme, pour sa part, que la subvention du gouvernement ne devrait pas être une raison pour un accès facile à l’université. « En France, même si l’Etat paye une partie des frais, la compétition est vraiment rude. Les étudiants donnent tout ce qu’ils ont pour réussir », soutient-elle. Mais elle précise que le contexte socioculturel des deux pays n’est pas comparable.

Les deux enseignants parlent aussi du système éducationnel qui, selon eux, pousse les enfants à étudier sans contester et sans réfléchir. « Il faut détruire tout ce qu’ils ont appris dans le secondaire. En d’autres mots, il faut leur apprendre à apprendre correctement », avancent-ils.

Anjy, une étudiante en communication à temps partiel, affirme, elle aussi, que « les étudiants sont passifs le système éducatif ne favorise pas l’ouverture d’esprit ».

Toutefois, il ne faut quand même pas croire qu’à l’université, il règne toujours la même frénésie. A l’approche des examens, c’est une ambiance bon enfant qui prévaut. Les salles de jeux se désertent petit à petit.

Et puis, de nombreux étudiants diront que ce n’est qu’en période électorale ou lors de l’organisation de la fameuse End of Year Party ou encore durant les fréquents défilés de modes que les étudiants sont en effervescence. C’est aussi ça, la vie estudiantine !