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Une femme élue à la présidence en Centrafrique

21 janvier 2014, 06:38

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Une femme élue à la présidence en Centrafrique

 

Le Conseil national de transition (CNT), Parlement provisoire de la République centrafricaine, a élu lundi la maire de Bangui, Catherine Samba-Panza, à la présidence intérimaire du pays.
 
Catherine Samba-Panza, élue face à sept autres candidats, succède à Michel Djotodia, le chef de l'ancienne coalition rebelle Séléka qui a remis sa démission le 10 janvier sous la pression de la communauté internationale.
 
Elle a battu au second tour, par 75 voix contre 53, Désiré Kolingba, fils de l'ancien président André Kolingba.
 
La nouvelle présidente par intérim est âgée de 59 ans. Née au Tchad, elle s'est installée en Centrafrique à l'âge de 18 ans.
 
Elle aura pour première et difficile mission de sortir la Centrafrique de la spirale de violences ethniques et religieuses dans laquelle elle est plongée depuis plusieurs mois.
 
Dès l'annonce de son élection, elle a appelé les belligérants à déposer les armes.
 
"Je suis la présidente de tous les Centrafricains, sans aucune exception", a-t-elle dit. "Je demande à mes enfants anti-balaka et Séléka de m'écouter et, ensemble, de déposer les armes", a ajouté Catherine Samba-Panza.
 
Un porte-parole des milices chrétiennes anti-balaka a salué son élection, notamment le fait qu'une femme accède pour la première fois à la présidence centrafricaine.
 
"Ce sont les femmes qui ont commencé à résister à Djotodia. Et c'est une femme qui peut amener la paix", a dit à Reuters Sébastien Wenezoui.
 
A Paris, le président François Hollande a félicité dans un communiqué Catherine Samba-Panza. "Il lui revient désormais de mener à bien la réconciliation et l'apaisement nécessaires en RCA, en vue de la tenue d'élections démocratiques. La France se tient à ses côtés dans cette tâche difficile", dit-il.
 
L'Onu a déclaré que cette élection devait marquer "un nouveau début" pour le pays et la fin de la "violence insensée".
 
CONTINGENT DE L'UE
 
Les affrontements ont débuté en mars 2013, quand un coup d'Etat de la Séléka, mouvement en majorité musulman, a chassé du pouvoir le président François Bozizé.
 
Depuis, les violences ont fait plus de 2.000 morts et d'un million de déplacés.
 
A Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont donné lundi leur feu vert à l'envoi d'un contingent d'un demi-millier d'hommes en Centrafrique en appui des troupes françaises et de l'Onu déjà sur place.
 
Il s'agira de la première opération militaire d'importance de l'UE depuis six ans.
 
Les dirigeants européens espèrent obtenir jeudi un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, afin de pouvoir déployer les premiers soldats d'ici la fin février. La force européenne sera basée dans les environs de la capitale, Bangui.
 
Seule l'Estonie s'est pour l'instant engagée à envoyer des troupes. Lituanie, Slovénie, Finlande, Belgique, Pologne et Suède font partie des autres pays qui songent à fournir des soldats, a-t-on ajouté de même source.
 
La Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie ont en revanche annoncé qu'elles n'enverraient pas de troupes.
 
La France a déployé début décembre les quelque 1.600 soldats de l'opération "Sangaris" en Centrafrique, sans parvenir à mettre fin aux violences ethniques et religieuses qui déchirent le pays.
 
La force africaine sous mandat de l'Onu (Misca) compte de son côté 4.500 hommes, chiffre qui devrait être porté à 6.000, originaires des autres pays d'Afrique centrale.