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Une exposition contre le risque de l’oubli de l’empreinte des Tamouls dans l’histoire de l’île Maurice

28 mai 2012, 00:00

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Une exposition contre le risque de l’oubli de l’empreinte des Tamouls dans l’histoire de l’île Maurice

L’exposition restera ouverte jusqu’au mercredi 30 mai au siège de la Tamil League, à Réduit. Elle retrace les différentes facettes de la contribution des Tamouls dans la construction de l’île Maurice moderne engagée sous le règne de Mahé de Labourdonnais.

La Tamil League a trouvé, dans la tenue d’une exposition quinquennale, un excellent moyen pour que l’héritage des Tamouls dans l’histoire de l’île Maurice pluriculturelle ne se perde pas dans le temps. La dernière édition de l’exposition « L’Héritage Tamoul » a été inaugurée le samedi 26 mai 2012 par Tassarajen Pillay Chedumbrum, ministre de l’Information, de la Technologie et de la Communication, au siège de la Tamil League, à Réduit.

« C’est une exposition quinquennale. Les éléments nouveaux viennent s’ajouter aux documents déjà existants. L’actuelle édition a été organisée pour marquer le 75ème anniversaire de la Tamil League. Cette année-ci, l’exposition a été enrichie par la contribution de Monsieur Ganess Permal. Elle restera ouverte jusqu’au mercredi 30 mai », explique Vijay Veeramootoo, vice-président de la Tamil League créée en 1936

Lors de l’inauguration de l’exposition, Tassarajen Pillay Chedumbrum, a estimé que la conservation de son héritage culturel dans un pays pluriculturel ne doit pas servir de prétexte susceptible de favoriser un repli identitaire. Il pense que devrait se constituer un espace où s’effectue une appréciation objective de sa contribution spécifique à la construction de la nation et où sont formulés les moyens pour son renforcement. Tassarajen Pillay Chedumbrum a invité l’assistance à combattre le risque auquel toute organisation humaine est exposée et qui se manifeste par une tentative à transformer la divergence d’opinions en une situation de tiraillement permanent.

Qu’à cela ne tienne, l’exposition est un véritable itinéraire dans une page indélébile de l’histoire de Maurice où les Tamoules ont eu une contribution particulière. Après l’avoir visité, l’ingéniosité des Tamouls se dégage presque spontanément de l’architecture de certains bâtiments, le Fort Adélaïde, certains ponts, le bâtiment du Trésor, le Musée de Port-Louis. Des réalisations qui témoignent de la détermination de Mahé de Labourdonnais à engager, avec l’aide des travailleurs tamouls, l’île Maurice dans une nouvelle phase de son développement. Certains textes rappellent avec autorité comment, à l’époque, la plaque de noms de certaines rues était également écrite en langue tamoule.

L’exposition est également un itinéraire au cœur de la culture tamoule dans tous les domaines culinaire, culturel ou vestimentaire.

Les Indranee Moonsamy, Marie Vydelingum, Veda Veeramootoo, Madevi Ramasawmy, Santa Vydelingum exposaient avec fierté les différentes facettes culinaires des Tamouls qui ont enrichi le patrimoine gastronomique du pays. Indranee Moonsamy, par exemple, ne jette de la banane verte que la première couche extérieure de sa peau. Elle vous confectionne avec une étonnante dextérité un Vazhaï thol, un curry à base de peau de banane. La chair de la banane fera l’objet d’un autre plat dit-elle mais ça, c’est une autre affaire ou plutôt un secret professionnel. Madevi Ramasawmy a fait du catering dans la pure tradition gastronomique tamoule, son gagne-pain. Elle donne de l’emploi à cinq personnes.