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Une élue écologiste de Paris mise en examen pour blanchiment d’argent

13 octobre 2012, 00:00

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Une élue écologiste de Paris mise en examen pour blanchiment d’argent

Une élue parisienne EE-LV figure parmi 17 personnes interpellées en France et entendues cette semaine lors du démantèlement d’un réseau de blanchiment de fonds liés au trafic de drogue, a indiqué une source proche du dossier citée anonymement par l’AFP.

Florence Lamblin, adjointe au maire du 13e arrondissement, chargée du développement durable et de l’environnement, a été mise en examen, vendredi 12 octobre au soir, pour blanchiment en bande organisée, selon les informations recueillies par Europe 1 et LCI.

Mercredi, les enquêteurs de la direction centrale de la police judiciaire ont arrêté vingt suspects – dix-sept en France et trois en Suisse – dont une dizaine de "cols blancs" parisiens. Neuf ont été mis en examen vendredi 12 octobre pour « blanchiment d’argent en bande organisée » et « association de malfaiteurs » et placés sous contrôle judiciaire après règlement d’une caution, rapporte LCI.

Parmi eux, figure cette adjointe au maire du 13e arrondissement, soupçonnée d’avoir touché près de 400 000 euros en liquide, de l’argent provenant du trafic de drogue, en échange de la mise à disposition du réseau chargé du blanchiment d’un compte bancaire dont elle disposait en Suisse auparavant.

Plusieurs millions d’euros en espèces et biens de valeur ont été saisis, ont annoncé les autorités judiciaires françaises et suisses. Les perquisitions ont montré que l’élue était en possession de près de 400 000 euros en liquide. « Cet argent provenait d’un immense trafic de stupéfiants, portant ces six derniers mois sur huit tonnes de cannabis (soit 40 millions d’euros de bénéfices) », selon Europe 1. Le parquet évoque des flux financiers « considérables », de près de 12 millions d’euros pour les seuls mois de mai à octobre 2012.

A l’origine de cette affaire, une enquête lancée en février qui a mis au jour un réseau d’importation de cannabis entre le Maroc, l’Espagne et la région parisienne. Ce réseau avait déjà importé plus de huit tonnes de cannabis à cette époque et le produit de ce trafic était blanchi par « une machinerie complexe », selon le parquet de Paris.

Cette structure partait de l’organisateur du trafic de drogue en France, qui remettait les bénéfices à des collecteurs de fonds, qui les transmettaient à un collecteur central. Ce dernier payait les trafiquants espagnols et réinjectait la plus grande partie des fonds dans un circuit de blanchiment « orchestré depuis plusieurs années avec plusieurs membres de sa famille », selon le parquet.

Ces espèces étaient remises à des clients souhaitant disposer d’argent liquide en France et ayant des comptes ouverts en Suisse dans une société financière « appartenant à la famille des blanchisseurs ». « Les principaux protagonistes suspectés d’avoir organisé ce réseau sont des citoyens suisses de Genève et français de Paris, appartenant à la même famille d’origine marocaine », a précisé un communiqué du ministère public genevois.

Ces sommes étaient in fine transférées sur des comptes bancaires à l’étranger pour revenir aux organisateurs du trafic. En France, ont été notamment saisis plus d’un million d’euros en espèces et deux photographies d’art d’une valeur de un million d’euros ainsi que des armes.

A Genève, ont été saisis plus d’un million de francs suisses (820 000 euros) – dissimulés dans une chambre forte derrière une penderie –, ainsi que cent soixante montres et des bijoux de grande valeur, d’une estimation totale de près de 2 millions de francs suisses, selon les autorités suisses.