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Un parrain de la pègre, modèle de Scorsese, jugé coupable à Boston

13 août 2013, 21:05

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Un parrain de la pègre, modèle de Scorsese, jugé coupable à Boston

James "Whitey" Bulger, parrain de la pègre de Boston dans les années 1970 et 1980 ayant inspiré Martin Scorsese pour son film "Les infiltrés", a été jugé coupable de meurtre et racket et devrait passer le reste de ses jours en prison.

 


Aujourd'hui âgé de 83 ans, le gangster qui comparaît devant un jury fédéral à Boston a accueilli sans émotion apparente la décision rendue lundi par les jurés après cinq jours de délibérations.

Déclaré coupable de onze meurtres, il devrait connaître sa peine le 13 novembre prochain. Il n'encourt pas de condamnation à mort.

Figure légendaire du crime organisé de Boston, modèle du personnage de Frank Costello interprété par Jack Nicholson dans le film de Scorsese, Bulger s'est hissé aux commandes de la pègre de Boston au prix d'une meurtrière guerre des gangs. Les complicités nouées avec des responsables du FBI, qui partageaient comme lui des origines irlandaises et fermaient les yeux sur ses agissements en échange de ses informations sur la mafia italienne, lui ont permis de verrouiller son emprise sur le crime organisé.

Prévenu de son arrestation imminente par un agent fédéral corrompu, il a fui Boston en 1994 et a échappé pendant plus de seize ans à la traque du FBI, qui l'avait placé sur sa liste des dix criminels les plus recherchés. Il a été capturé en juin 2011 dans un appartement de Santa Monica, en Californie.

En deux mois de procès, les douze jurés et l'assistance ont entendu les descriptions accablantes des crimes dont son gang était accusé: fusillades en plein jour, extorsion d'argent sous la menace, mâchoire arrachée sur un cadavre pour le rendre plus dur à identifier.

Le jury l'a déclaré coupable de 31 des 32 chefs d'accusation retenus contre lui et de onze des 19 meurtres dont il était accusé.

Son avocat, J.W. Carney, a confié à la presse que James Bulger était satisfait de l'issue de son procès, notant qu'il avait échappé à la peine de mort qu'il aurait pu encourir s'il avait été jugé devant des tribunaux d'Etat en Floride ou dans l'Oklahoma, où ont été commis deux des meurtres dont il était accusé.

A partir de son arrestation, a-t-il dit, "il savait qu'il mourrait derrière les murs d'une prison ou allongé sur une civière après avoir reçu une injection létale".

"A aucun moment dans ce procès il n'a été question d'obtenir la libération de Jim Bulger", a poursuivi l'avocat qui s'est surtout attaché à déconstruire l'image d'"informateur" du FBI attachée à son client.

Il a cependant annoncé son intention de faire appel, évoquant, sans en préciser les termes, un accord d'immunité pénale que Bulger aurait conclu avec des procureurs fédéraux.