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Un marché dérivé pour les devises fait l’unanimité

17 juillet 2009, 00:00

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Un marché dérivé pour les devises fait l’unanimité

Le secteur financier mauricien sera bientôt doté d’un marché dérivé pour les devises étrangères, initiative du Global Board of Trade.

C’est le pied qui manquait pour rendre notre secteur financier plus stable, commente Rundheersing Bheenick, gouverneur de la Banque de Maurice. Il espère que les acteurs du marché, et plus particulièrement les exportateurs –«les champions infatigables de la dépréciation de la roupie»- sauront utiliser les produits dérivés pour se prémunir contre les risques de change.

La nouvelle plateforme pour les marchés dérivés des devises étrangères sera opérationnelle en octobre, annonce Joseph Bosco, Chief Operating Officer, du Global Board of Trade.

Il est destiné aux individus comme aux entreprises telles que les banques mais la mise initiale est de $ 10,000 (Rs 330,000 environ) par contrat, indique-t-il. Les promoteurs visent à obtenir la participation d’une quarantaine de «brokers» à cette plateforme, venant d’Afrique et d’Asie.

Le marché dérivé des devises devrait permettre de couvrir ses besoins futurs en devises tout en bénéficiant d’un prix déterminé par l’offre et la demande. Dans un contrat –forward contract- entre un acheteur et une banque, le prix n’est pas déterminé par le marché, mais à l’amiable entre le vendeur et l’acheteur, observe Joseph Bosco.

Le secteur bancaire accueille favorablement ce nouveau développement. Aisha Timol, Chief executive de la Mauritian Bankers Association, fait ressortir que cela correspond à une sophistication du marché financier local. Elle ajoute que ce développement a été permis par l’Insolvency Act, récemment adopté.

L’ancien gouverneur de la Banque de Maurice, Ramesh Basant Roi, apprécie également ce développement qui devrait permettre de neutraliser les forces négatives sur le marché, de réduire la volatilité et le différentiel dans les taux affichés, dit-il.

«C’est un développement longtemps attendu. Il va permettre de neutraliser les forces négatives du marché des devises», dit-il. Il fait référence au fait que le marché est dominé par un nombre restreint de «gros» acheteurs ou vendeurs.

Il estime que le marché dérivé des devises permettra de réduire les déséquilibres du marché et éventuellement le différentiel «spread» entre les taux à la vente et à l’achat qui est élevé à Maurice.

Le trésorier d’une grande banque estime lui aussi que c’est un «pas dans la bonne direction» mais il se demande si le déséquilibre structurel du marché –plus d’importation que d’exportation– ne va pas se refléter aussi sur ce nouveau marché dérivé. Tout dépendra du nombre de participants au marché.

Le GBOT espère qu’une quarantaine de «brokers» de la région participeront à ce nouveau marché afin d’en limiter les éventuelles imperfections.