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Un maire condamné pour ses propos sur les gens du voyage

24 janvier 2014, 07:24

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Un maire condamné pour ses propos sur les gens du voyage

 

Le député-maire de Cholet (Maine-et-Loire) a été condamné jeudi à 3.000 euros d'amende avec sursis pour "apologie de crime de guerre ou crime contre l'humanité" par le tribunal correctionnel d'Angers, après avoir regretté en juillet 2013 que Hitler n'ait "pas tué assez" de Tsiganes lors de la Seconde guerre mondiale.
 
"Comme quoi Hitler n'en a peut-être pas tué assez", avait marmonné Gilles Bourdouleix devant une trentaine de gens du voyage en train de mimer le salut nazi. Ceux-ci s'étaient installés illégalement sur sa commune à l'occasion d'une mission évangélique, après le refus de la mairie d'ouvrir une aire d'accueil de grand passage pour leurs caravanes.
 
Absent à l'audience, le maire de Cholet a également été condamné à 600 euros d'amende avec sursis pour "injure" et "diffamation" après avoir traité de "petit merdeux" le journaliste du Courrier de l'Ouest qui avait enregistré ses propos et l'avoir accusé d'avoir "manipulé" son fichier sonore.
 
"C'est un comportement totalement inadmissible et intolérable", avait justifié le procureur de la République dans ses réquisitions, qui avait réclamé six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende. "Il faut inscrire dans l'inconscient collectif qu'il y a des choses qu'on ne peut pas dire."
 
Aucune peine d'inéligibilité n'a toutefois été requise à son encontre, cette disposition n'étant pas prévue pour le délit d'"apologie de crime de guerre ou de crime contre l'humanité".
 
L'avocat de Gilles Bourdouleix avait pointé plusieurs "moyens de nullité" dans la procédure menée à l'encontre de son client. Il avait également invoqué la "jurisprudence Hortefeux", dans laquelle l'ancien ministre de l'Intérieur avait été relaxé pour avoir tenu en petit comité des propos ambigus sur les Arabes lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes) en 2009.
 
Gilles Bourdouleix préside le Centre national des indépendants et paysans (CNIP), un petit parti conservateur qui a rallié en juillet 2013 l'UDI centriste. Il a démissionné du parti de Jean-Louis Borloo juste après l'affaire, avant même d'en avoir été exclu.