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Un groupe sucrier mauricien veut racheter cinq sucreries d’Etat au Kenya

15 janvier 2010, 00:00

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Un groupe sucrier mauricien veut racheter cinq sucreries d’Etat au Kenya

Une compagnie mauricienne, probablement un groupe sucrier, est en lice pour racheter une part majoritaire dans cinq sucreries du Kenya.

Le gouvernement kenyan, qui est le propriétaire de ces propriétés sucrières, compte vendre 51% des actions dans chacune d’elle dans le cadre d’un processus de privatisation qui vise à renflouer les caisses de l’Etat et à réduire les coûts de production dans le secteur sucre.

Outre la compagnie mauricienne, des investisseurs potentiels du Brésil et de la Turquie sont également sur la ligne de départ. De plus, un cabinet mauricien d’expert-comptable est également associé à cet exercice de privatisation. 

Les soumissionnaires seront pré-qualifiés en février et le deal sera conclu et signé à la fin de juin, a promis le ministre kenyan de l’Agriculture.

L’industrie sucrière mauricienne a déjà posé ses valises au Mozambique, en Tanzanie et en Côte-d’Ivoire, notamment. Pour les spécialistes de l’industrie sucrière, seuls deux ou trois groupes sucriers ont les reins assez solides financièrement pour se lancer dans une telle aventure au Kenya.

Dans le cadre de cette opération, le gouvernement kenyan compte effacer quelque $ 580 millions de dettes ou les transformer en actions, ont annoncé les autorités de ce pays. Le fort endettement des compagnies sucrières concernées était une des pierres d’achoppement dans les tentatives précédentes de privatiser ces entreprises d’Etat.

Le Kenya a un déficit chronique en sucre et importe chaque année entre 200 000 tonnes et 250 000 tonnes. Sa production moyenne tourne autour de 450 000 tonnes même si l’année dernière l’industrie kenyane a produit 517 000 tonnes de sucre.

Toutefois, selon les observateurs, le potentiel de production en l’état actuel est de 600 000 tonnes. Les usines ne tournent pas à plein régime ou à 56% seulement de leur capacité à cause d’une absence de maintenance.

De plus, les coûts de production sont élevés, autour de $ 570 la tonne comparativement à Maurice où le prix moyen était d’environ $ 400 à $ 425 la tonne il y a quelques années de cela. Le Kenya espère que la privatisation fera baisser les coûts de production d’au moins 30% pour rendre le sucre kenyan compétitif car au Soudan ou en Egypte, le coût de production est de $ 230 à $ 290 la tonne.

Le kenyan craint l’ouverture du marché du sucre au sein du Comesa prévu pour 2012 et qui rendrait son industrie vulnérable. Du sucre de contrebande est déjà importé au Kenya à cause du prix élevé du sucre kenyan.