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Un banquier suisse, qui s’était réfugié à Maurice, dévoile les dessous des paradis fiscaux

18 janvier 2011, 00:00

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Un banquier suisse, qui s’était réfugié à Maurice, dévoile les dessous des paradis fiscaux

Rudolf Elmer, qui s’était, à un moment donné, réfugié à Maurice, a remis à WikiLeaks une liste de personnalités ayant fait des placements dans les paradis fiscaux.

Rudolf Elmer, un banquier suisse qui s’était réfugié à Maurice pendant quelque temps, compte se livrer à un grand déballage sur Wikileaks : il va remettre aujourd’hui, à Londres, au site de l’Australien Julian Assange une liste de 2 000 noms de ceux qui ont fait des placements illégaux dans des paradis fiscaux.

L’homme a quitté Maurice depuis quelques temps déjà et s’est décidé à faire face à la justice de son pays. Des milliards sont en jeu dans cette affaire qui vient remettre sur le tapis l’évasion fiscale ainsi que la discrétion légendaire des banques suisses.
De Maurice, Rudolf Elmer s’est déjà confié à des journaux internationaux, à l’instar du quotidien britannique The Guardian. Il indique que certaines personnalités très connues - ayant des intérêts dans l’art, la bijouterie, le commerce, la finance, l’hippisme et l’immobilier - se sont engagées dans des opérations d’évasion fiscale.

Cette démarche de Rudolf Elmer fera de lui le «boldest whistleblower in Swiss banking history» selon les termes du Guardian. Les personnes mises en cause sont d’origine allemande, anglaise, américaine, asiatique ou autrichienne et au moins une quarantaine d’entre elles sont des hommes politiques. Cet ancien Chief Operation Officer (COO) de la banque Julius Baer aux îles Caïmans a animé une conférence de presse dans la capitale anglaise pour parler de son projet.

Il indique agir pour dénoncer l’immoralité et les activités illégales des institutions financières internationales. Il avance que tout comme Londres ou Wall Street, la Suisse est devenue experte dans l’art de cacher les biens des riches. Selon lui, sa démarche relève de la nécessité de «educate society».

«What I am objecting to is not one particular bank, but a system of structures», dit Rudolf Elmer. «I have worked for major banks other than Julius Baer, and the one thing on which I am absolutely clear is that the banks know, and the big boys know, that money is being secreted away for tax-evasion purposes, and other things such as money-laundering – although these cases involve tax evasion

Le banquier n’est pas un inconnu des journaux internationaux, ayant été détenu 30 jours durant en 2005 sous une accusation d’avoir violé les lois régissant les banques suisses, d’avoir falsifié des documents et menacé des responsables de la banque Julius Baer à travers des messages. Il dit ne respecter cette loi que si elle est suivie à la lettre et non pour permettre à des nantis de frauder le fisc. Il a également été interrogé par notre collègue Fabrice Acquilina de l’express-dimanche vers la fin de l’année dernière.

Si Rudolf Elmer indique avoir fait confiance à WikiLeaks, c’est parce que ses démarches pour que la loi soit respectée n’ont pas été vues d’un bon œil par son employeur, fait ressortir son avocat américain, Jack Blum.

Une première liste des clients de Rudolf Elmer a déjà été examinée il y a deux ans par le Guardian. Il s’avère que des trusts ont été créés pour éviter de payer le fisc. L’argent du trust est alors distribué aux bénéficiaires.

Alors que son l’avocat s’interroge sur la légalité de la Suisse à poursuivre son client, les données d’une banque des îles Caïmans étant rendues publiques, la Julius Baer explique par voie de communiqué que son ex employé veut uniquement le discréditer.