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Un aiguillage défaillant aurait provoqué l'accident de Brétigny

13 juillet 2013, 11:40

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Un aiguillage défaillant aurait provoqué l'accident de Brétigny
Les secours étaient encore à pied d'oeuvre samedi en gare de Brétigny-sur-Orge dans l'attente du dégagement des wagons du train Intercités Paris-Limoges qui a déraillé vendredi en fin d'après-midi, faisant six morts et des dizaines de blessés, dont neuf dans un état grave.
 
 
Trois enquêtes ont été lancées pour faire la lumière sur les raisons de l'accident survenu au sud de Paris. La SNCF a indiqué que la défaillance d'une pièce d'un aiguillage situé en amont de la gare pourrait en être à l'origine.
 
Le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, a exclu une erreur humaine mais des voix se sont élevées pour critiquer une nouvelle fois la vétusté du matériel sur un réseau ferroviaire français où les liaisons TGV ont la priorité.
 
Une minute de silence a été observée à 12h00 dans toutes les gares de France en mémoire des victimes.
 
Aucun train ne circulait samedi, une journée de grands départs, entre Paris-Austerlitz et Orléans, Limoges et Toulouse, la SNCF invitant les usagers à reporter leur voyage, ainsi que sur une partie du RER C.
Une grue spéciale est arrivée à Brétigny-sur-Orge pour dégager les wagons accidentés, une opération qui pourrait prendre la journée au vu des difficultés de l'opération, qui nécessite de passer par dessus le toit de la gare.
 
Le bilan de six morts donné au cours de la nuit n'a pas évolué, alors que le nombre de blessés dans un état grave est passé de huit à neuf.
 
 
"Le bilan n'est pas définitif, ça reste un bilan provisoire même si nous espérons que nous en resterons là", a déclaré le préfet de l'Essonne Michel Fuzeau. Les dispositifs de secours ont été maintenus sur place en attendant le relèvement d'un wagon retourné même si le passage au cours de la nuit d'une équipe cynophile des pompiers n'a pas détecté de traces de victimes supplémentaires, a-t-il indiqué.
 
La SNCF a fait état au cours d'un point de presse de la défaillance d'une pièce d'aiguillage, une éclisse, qui pourrait expliquer le déraillement.
 
Selon Pierre Izard, responsable du service infrastructures du groupe, cette éclisse, une pièce qui assure la liaison avec la voie, s'est détachée, et "est venue se loger au centre de l'aiguillage" situé à quelque 200 mètres en amont de la gare. "A cet endroit, elle a empêché le passage des roues du train et elle aurait provoqué le déraillement", a-t-il dit.
Le président de Réseau ferré de France, Jean-Claude Rapoport a pour sa part souligné que l'aiguillage en question avait été vérifié lors d'une inspection régulière le 4 juillet dernier.
 
Le ministre des Transports a rendu hommage au conducteur du train, sorti indemne de l'accident et qui a rapidement donné l'alerte, alors qu'un autre convoi était annoncé peu après en sens inverse. "Il a évité que ce drame déjà très lourd ne le soit davantage encore", a-t-il déclaré.
 
"Ce que nous savons, c'est que tout a été normal dans l'attitude du train, la vitesse notamment", a-t-il ajouté, "il y a plusieurs hypothèses, elles sont toutes expertisées". En attendant rien ne permet d'affirmer, selon lui, que la vétusté du réseau serait en cause.