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Ugaadi : Un nouvel an sous le signe de la tradition

16 mars 2010, 00:00

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Ugaadi : Un nouvel an sous le signe de la tradition

Maurice s’est éveillée ce matin pour célébrer Ugaadi, le nouvel an du calendrier hindou. A cette occasion, l’entrée des maisons a été décorée de feuilles de manguiers pour commémorer les dieux Kartik et Ganesh, fils de Shiva et de Parvati. Comme le veut la tradition, les dévôts se sont réveillés avant la première lueur du jour pour accueillir le Brahma Muhurtam, cet instant qui annonce la fin de la nuit et le début de l’aube. Après s’être purifiés et s’être enduits le corps d’une huile spéciale à base de lait de coco, les fidèles revêtent des vêtements neufs.

Ces derniers s’acheminent alors vers le lieu de culte le plus proche. Pour y déposer l’Ugaadi Patchadi. Cette offrande est, en fait, composée de six ingrédients : le sucre, le sel, le tamarin, la mangue, le piment et la fleur de lilas. Le dosage se fait dans le respect de ces six saveurs. Atma Hutchamah, président de la Mauritius Andra Maha Sabha (MAMS), explique que «ce mélange représente les hauts et les bas de la vie». Il ajoute qu’il «nous fait comprendre que tout n’est pas facile et que nous sommes responsables de nos actes». En apportant cette offrande, nos compatriotes de foi hindoue demandent à Dieu de leur donner le courage et la faculté voulu pour discerner le bien du mal. Selon Atma Hutchamah, «cette philosophie implique que rien n’est absolu sur terre et que nous devons accepter les choses comme ils nous viennent».

Ce matin, le temple de Grande-Rivière-Nord-Ouest organise une grande prière. Et durant toute la journée, les dévots prieront. Le prêtre interprétera, lui, le Bamchanga Sharabaman, l’horoscope hindou. Les fidèles découvriront ainsi les prédictions pour l’année notamment concernant les aspects sociaux, économiques et politiques et autres. S’ensuivra la partie festive au Centre culturel Indira Gandhi.

Le 16 mars est lourde de signification pour les hindous. En effet, il symbolise le jour où le dieu Brahma créa la terre. Cette même date commémore aussi la mort du dieu Krishna qui se sacrifia pour l’humanité en l’an 3101 B.C. Sa mort marqua le début d’une nouvelle ère, celle de Kali qui remplaça l’ère de Dvapara.

Quelques siècles plus tard, un héros légendaire, Salivahana, devait bâtir son empire un 16 mars en l’an 78 A.D. Baptisé Ugaadi par le peuple du plateau de Deccan, le terme prend différentes formes à travers le globe : Barhaspatyamana, Sauramana, Cheti Chand ou Chandramana.

Issaïe MOURADE


Une mosaïque nommée «rangoli»

Le «rangoli» sert à décorer l’entrée de la maison avant chaque fête, plus particulièrement lors de la fête d’«Ugaadi». Conçue à base de céréales, la mosaïque aide à créer une ambiance festive et retient les insectes hors de la maison. En les nourrissant, les hindous communient avec la nature tout en montrant leur respect à toutes créatures sur terre.