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Tunisie : L’interdiction du mouvement salafiste Ansar Al-Charia fait un mort

20 mai 2013, 06:47

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Tunisie : L’interdiction du mouvement salafiste Ansar Al-Charia fait un mort

Les autorités tunisiennes redoutaient le pire après la décision du gouvernement d'interdire le congrès du mouvement salafiste Ansar Al-Charia prévu dimanche à Kairouan et la volonté de ce dernier de le maintenir.

 


Des affrontements ont effectivement éclaté dimanche midi entre policiers et salafistes à la cité Ettadhamen, en banlieue ouest de Tunis, où Ansar Al-Charia a appelé ses militants à se réunir faute de pouvoir se rendre à Kairouan (150 kilomètres au sud de Tunis).

 


Un manifestant d'Ansar Al-Charia qui participait aux affrontements dans ce quartier est mort des suites de ses blessures, a indiqué à l'antenne de la radio Express-FM une responsable de l'hôpital dans lequel le jeune homme est décédé. La surveillante générale de l'hôpital Mongi Slim de la Marsa, Mounira Ben Ghazi, a identifié le défunt comme étant Moez Dahmani, né en 1986. Elle a précisé qu'il était mort des suites d'une blessure par balle. Le porte-parole du ministère de l'intérieur, Mohamed Ali Aroui, a confirmé le décès.

 

En outre, "onze agents de sécurité ont été blessés, dont un grièvement, ainsi que trois manifestants, dont un est gravement blessé", a annoncé plus tôt le ministère de l'intérieur, qui évoque "plus de 700 (...) islamistes extrémistes" équipés de "mélanges incendiaires, de projectiles et d'armes blanches". Le ministère, qui a évoqué un "retour relatif au calme", n'a pas donné de précisions sur la nature des blessures ni sur le nombre d'émeutiers interpellés. Vers 19h00 heure locale (18h00 GMT), des affrontements sporadiques avaient encore lieu dans des banlieues de Tunis mais la police semblait reprendre le contrôle de ces quartiers, selon un journaliste de l'AFP sur place. Le porte-parole d'Ansar Al-Charia, Seifeddine Raïs, a été arrêté, selon son organisation et une source sécuritaire.

 

BARRICADES ET MOLOTOV

 

Pour protester contre l'interdiction de leur rassemblement, des centaines de salafistes ont érigé à la mi-journée des barricades à l'aide de pneus en feu dans les rues du quartier Ettadhamen, et jeté des pierres sur les policiers. La police a répliqué avec des tirs de sommation et de lacrymogènes puis déployé des blindés et des bulldozers pour disperser les militants et détruire les barricades.

 

Les policiers ont réussi dans un premier temps à disperser les militants de la cité Ettadhamen, mais les émeutiers se sont repliés vers le quartier voisin d'Intilaka, où les heurts continuaient peu avant 16h00 (15h00 GMT). Les forces de l'ordre n'ont pas réussi à prendre le contrôle de cette banlieue populaire et répliquaient par des salves de gaz lacrymogènes aux cocktails incendiaires jetés par les manifestants. Certains disposaient également d'armes blanches.