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Tunisie : Le nouveau gouvernement, un délicat compromis

18 janvier 2011, 00:00

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Le gouvernement tunisien dont le Premier ministre Mohamed Ghannouchi a annoncé lundi la composition comprend plusieurs personnalités connues de l''''administration du président déchu et trois dirigeants de l''opposition.

La composition de ce gouvernement chargé de préparer une élection présidentielle dans deux mois consiste en un délicat compromis entre membres de la vieille garde et visages nouveaux. Un compromis  qui risque de décevoir de nombreux Tunisiens. Au moins 75 personnes ont été tuées et plusieurs autres  blessées par la police lors des manifestations contre le président Zine ben Ali. Les manifestants espéraient obtenir un véritable changement dans leur pays. Mais le Premier ministre ainsi que les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de l''Intérieur et des Finances sont restés en place, et la plupart d''entre eux appartiennent au RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique) de Ben Ali.

La présence au gouvernement de trois dirigeants de l''opposition ne pèse pas lourd aux yeux de leurs partisans qui auraient souhaité qu''ils aient davantage de responsabilités.

Le gouvernement a, par ailleurs, promis des changements. Ghannouchi a assuré que les prisonniers politiques seraient libérés, que les partis interdits seraient autorisés à fonctionner et que les restrictions imposées par Ben Ali à la Fédération tunisienne des droits de l''homme seraient levées.

Des personnes interrogées dans le centre de Tunis peu après l''annonce de la liste des ministres se sont déclarées déçues et mécontentes. Un millier de personnes avaient déjà manifesté lundi matin avenue Bourguiba, la grande artère de la capitale, contre la composition anticipée du gouvernement. La police n''a pas réussi à les disperser malgré un recours à des gaz lacrymogènes, des canons à eau et des tirs en l''air.

L''ampleur de la manifestation de lundi est toutefois sans comparaison avec celles qui ont précédé la chute de Ben Ali.

Reuters