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Tunisie: la grogne des policiers continue

9 septembre 2011, 00:00

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Tunisie: la grogne des policiers continue

Une atmosphère tendue régnait, le jeudi 8 septembre, à Tunis où des centaines de policiers ont repris leur sit-in revendicatif entamé la veille place de la Kasbah, siège du gouvernement.

Rassemblés devant le ministère de l''''Intérieur, en plein centre de la capitale, entourés de soldats, mitraillettes au poing, et de véhicules militaires, les protestataires dénonçaient les propos tenus mercredi par le Premier ministre Béji Caïd Essebsi portant atteinte au corps de la sécurité, selon plusieurs d''entre eux.

Dans une adresse à la nation, à la suite des actes de violences qui ont secoué ces derniers jours plusieurs régions du pays, le chef du gouvernement a fermement condamné le mouvement revendicatif déclenché par les forces de sécurité à l''appel de leurs syndicats. Tout en jugeant sain 97% du corps sécuritaire, il s''en est pris sans ménagement au "groupuscule" de meneurs qu''il a qualifiés de "singes" et annoncé la suspension des activités syndicales de la police.

Il s''est élevé contre des "pratiques étrangères à la Tunisie" à l''approche de l''élection cruciale de l''assemblée constituante prévue pour le 23 octobre prochain, assurant que le scrutin aura lieu à la date fixée.

Devant une foule de curieux, les contestataires brandissaient des banderoles dénonçant ce qu''ils considèrent comme une "offense à l''encontre des forces de sécurité".

"Les déclarations du Premier ministre ont porté atteinte à la dignité des agents de sécurité et de celle de leurs familles", a tempêté un agent de sécurité qui a réclamé une réhabilitation à travers "des excuses officielles et publiques".

Des policiers présents sur les lieux se démarquaient toutefois de l''action menée par leurs collègues que certains ont qualifiée de "suspecte".

"Est-ce le moment d''entreprendre un sit-in dans les circonstances délicates que traverse le pays?", s''est interrogé un officier de police qui a requis l''anonymat en accusant "des parties extrémistes" d''être derrière ce mouvement, sans plus de précisions.

"On n''adhère pas à ces troubles et on veut travailler correctement car le pays a besoin de nous, surtout dans cette période", a renchéri un autre policier en civil, relayé par un collègue qui l''accompagnait.

Une brève altercation entre militaires et policiers en cours de manifestation a été vite étouffée, des éléments des deux parties s''étant empressés de se réconcilier en posant enlacés devant les caméras et les photographes.

Des mesures sur ce dossier sont attendues à l''issue de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres prévue vendredi, selon des informations qui ont circulé en marge de la manifestation.

(Source: AP)