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Trois enfants pénalisés par les carences administratives de la Sécurité sociale

15 décembre 2010, 00:00

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Trois enfants pénalisés par les carences administratives de la Sécurité sociale

Agés de 10, 7 et 4 ans, ils dépendent d’une aide de l’Etat pour vivre, leurs parents étant en détention préventive pour infanticide. Pourtant, ils n’ont pas reçu leur pension depuis septembre. Leur grand-mère (photo) crie au désespoir.

Un balai à la main, Toolsee Curpen repousse inlassablement la saleté devant le pas de sa porte. Depuis le début du mois, au Telegu Temple Road, à Goodlands, cette ancienne ouvrière agricole de 64 ans attend désespérément la venue du facteur.

L’homme à bicyclette est porteur d’une lettre de la Prison Centrale et qui va enfin lui permettre de recevoir la malheureuse pension de Rs 2 194 pour nourrir ses trois petits enfants âgés de 10, 7 et 4 ans. Leur père, c’est-à-dire son fils, de même que leur mère, Indiren et Vanessa, étant en détention préventive à Beau-Bassin pour infanticide depuis près de deux ans. Ils sont accusés d’avoir tué un nouveau né.

Sans ressources, n’ayant que la maigre pension de retraité comme subsistance, Toolsee ne sait que faire pour conjurer le sort. Les petits vont à l’école et l’aînée n’a plus de chaussure en bon état. Les parents des enfants étant en prison, la grand-mère se résout à se battre contre les fonctionnaires du bureau local de la Sécurité sociale qui ne comprennent pas qu’elle n’a pu à obtenir  les signatures requises pour toucher la pension.

Avec le diabète qui la mine, Toolsee ne sait si elle pourra tenir jusqu’au bout. Ces trois gosses semblent avoir compris le sort qui les attend. La police a arrêté leurs parents carrément sous leurs yeux et ils savent que pour parler à leur papa et leur maman, ils doivent le faire à travers une fichue vitre.

« Qu’est-ce que je peux faire. Quand les enfants demandent à boire ou à manger Ma pension de vieillesse Rs 3 500, est épuisée dès que je règle les factures d’eau et d’électricité et l’achat des produits alimentaires », glisse Toolsee. Elle a bien raison de se plaindre : une enquête de lexpress.mu démontre que la dernière pension qu’elle a touchée pour ses petits-enfants remonte à septembre.

Son fils et sa belle-fille en prison, elle devra attendre encore longtemps que le bureau de la Sécurité sociale comprenne qu’une seule signature suffit pour que les enfants puissent avoir de quoi se mettre sous la dent. Ils ne sont pas sortis de l’auberge : leurs parents ont été écroués le 20 mars 2009 pour avoir enterré un nouveau-né.