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Travaux communautaires : 1 504 condamnés ont pu éviter la prison de 2003 à 2009

8 novembre 2010, 00:00

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Travaux communautaires : 1 504 condamnés ont pu éviter la prison de 2003 à 2009


Grâce aux travaux d''intérêt général auxquels ont été condamnés 1 504 justiciables, l''Etat a pu économiser quelque Rs 78, 4 millions.

Ces derniers temps, l’attention des lecteurs de journaux a été retenue par une série de condamnations, pour délits divers, à des travaux communautaires. Du notaire Gilles Catherine en passant par son confrère Brian Chung King Sow, dont les peines ont été commuées en travaux d’intérêt général. Autre personnalité : Tanveer Maudarbaccus, ancien membre du Tobacco Board, qui se voit confier le nettoyage d’une mosquée le week-end.

Pour autant, il ne faut pas croire que ce soient seulement des notables qui bénéficient de la possibilité d’éviter la prison, indique-t-on au ministère de la Justice. Ainsi, entre 2003 et 2009, 1 504 personnes ont bénéficié de ce programme initié par l’ancien ministre Sam Lauthan, alors responsable de la prison.

«Il est faux de dire que ce sont seulement les notables qui bénéficient du travail communautaire. Si l’on n’entend que les noms de ces personnes, c’est parce qu’elles sont les seules dont les cas sont largement médiatisés», explique l’ex Attorney General Rama Valayden. Sur les 1 504 cas recensés sous ce programme ces six dernières années, ils sont 1 386 hommes contre 113 femmes et 5 adolescents âgés entre 16 et 18 ans, à avoir été condamnés à des travaux d’intérêt général.

La décision de commuer une peine de prison en travail communautaire n’est prise par les magistrats qu’après un rapport «favorable» qu’ont soumis des officiers du service de Probation and After-Care. «Parfois, au vu des antécédents d’un condamné, les magistrats, surtout les jeunes, hésitent à sauter le pas», analyse Rama Valayden.

Si la personne a commis un délit pour la première fois, ses chances de pouvoir éviter la prison augmente. Son âge est aussi pris en compte comme dans le cas de l’imam Abdool Alam Dilmahamed. A 73 ans, il avait été condamné à 120 heures en 2003 pour avoir octroyé de faux certificats de nikkah - le mariage religieux - à quatre habitantes du Sud afin qu’elles puissent obtenir une pension de veuve au préjudice au ministère de la Sécurité sociale.

Durant son dernier mandat, Rama Valayden a ainsi commandité une étude pour revoir la liste des délits pouvant tomber sous ce programme. Sauf, évidemment, pour les cas d’homicide, de trafic de drogue et d’actes terroristes. Il a d’ailleurs fait étendre de manière conséquente le nombre heures pendant lesquelles les condamnés doivent aider la communauté.

Rama Valayden estime toutefois que le travail d’intérêt général ne doit pas se limiter à une question de nombre d’heures, mais doit aussi concerner la durée. Comme par exemple à contraindre des condamnés à faire amende honorable sur une période de cinq ans.
 
En tout cas, ce projet initié par Sam Lauthan, travailleur social dans l’âme, visait surtout à désengorger les prisons déjà pleines à craquer. Son plan a fonctionné, l’Etat ayant fait des économies de l’ordre de Rs 78 401 580 qu’il aurait été forcé de débourser si ces 1 504 personnes avaient été envoyées à l’ombre entre 2003 et 2009.

Depuis 2003, le nombre de condamnés appelés à se soumettre au travail communautaire ne cesse d’augmenter. A titre indicatif, ils étaient 103 (99 hommes et 4 femmes) cette année-là contre 190 (181 hommes et 9 femmes) l’année suivante.

En 2005, le chiffre est passé à 205 (182 hommes et 23 femmes) alors qu’en 2006, il a atteint 211 (200 hommes et 11 femmes). Pour la période 2007 à 2009, les statistiques sont les suivantes : 236 (216 hommes et 20 femmes), 293 ( 273 hommes et 20 femmes) et 269 (233 hommes et 36 femmes).