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Travail des enfants : pratique illégale qui a la vie dure

6 juin 2013, 07:55

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Travail des enfants : pratique illégale qui a la vie dure

Ce phénomène ne date pas d’hier. 300 enfants travaillent actuellement de manière illégale.  Ils perçoivent un maigre salaire. L’affaire MEDCO Trinity College a démontré que certains employeurs continuent à s’adonner à cette pratique.

 

Le cas allégué de «child labour» impliquant le recteur du collège MEDCOTrinity n’est pas un cas isolé. Ce phénomène prend de l’ampleur surtout dans la capitale.  Lors d’une virée à Port-Louis hier mercredi 5 juin, il a été constaté de visu que de nombreux mineurs travaillent. Ces derniers sont employés le plus souvent par des magasins, des marchands  ambulants  ou encore dans de petits restaurants. Ils sont, la plupart du temps, affectés au nettoyage ou en cuisine.

 

A l’instar de ce garçonnet de dix ans, qui travaille pour un commerçant installé dans une rue très fréquentée de la capitale. Cela fait trois mois qu’il y est employé en tant que vendeur. Pourquoi n’est-il  pas  à l’école ? Parce qu’il n’est pas doué pour les études, avoue-t-il. Et c’est sa mère qui l’aurait incité à trouver un job, confie-t-ii.

 

Quelques mètres plus loin, dans une bijouterie, l’on aperçoit la silhouette  frêle d’une  jeune fille de 14 ans… Cela fait deux ans qu’elle travaille là, comme vendeuse. Son salaire : Rs 2 000.

 

Des cas parmi tant d’autres sur lesquels SAFIRE a attiré l’attention. En 2012, cette ONG a réalisé une étude sur les enfants de rue. Ce qui fait dire à Edley Maurer, le coordinateur, que les enfants qui travaillent sont très souvent exploités par les employeurs. «L’étude de SAFIRE démontre, en outre, que l’âge auquel les enfants commencent à  travailler oscille, en moyenne, entre 13 et 14 ans. Et 24,3 % des 308 enfants interrogés étaient employés dans le secteur «unskilled» et 18,9 % dans le secteur du nettoyage. 68 ne gagnaient pas d’argent, alors que le salaire moyen pour ceux qui étaient rémunérés se chiffrait autour de Rs 3 532, 62.

 

Pourtant, la loi est on ne peut plus claire à ce sujet, fait ressortir un responsable au ministère du Travail. «Les enfants qui ont moins de 16 ans n’ont pas le droit de travailler, même s’ils ont le consentement  de leurs parents.» Des propos corroborés par l’avocate Jenny Mooteealloo.  Elle précise toutefois que, selon l’Employment Rights Act, les adolescents de plus de 16 ans et de moins de 18 ans ont le droit de travailler. Mais, «dans  ce cas, l’employeur doit garder un document contenant des détails sur l’employé,  comme  l’âge, le nom et autres données personnelles», indique-t-elle.

 

Quant au recteur du collège MEDCO Trinity, il lui est reproché d’avoir employé des étudiants de cet établissement pour son compte. Il n’a pas eu froid aux yeux car cette pratique est illégale. Il a été traduit devant un comité disciplinaire. Les officiers de l’Ombudsperson for Children, ont également entendu le recteur actuellement suspendu.