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Transport : le métro-léger constitue une menace pour la sécurité d’emploi, estime la TIWU

21 juin 2010, 00:00

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Transport : le métro-léger constitue une menace pour la sécurité d’emploi, estime la TIWU

L’introduction du métro-léger, l’un des projets figurant dans le Discours-programme, présenté le 8 juin 2010, est source d’inquiétude pour les travailleurs de la Compagnie nationale de transport (CNT). C’est ce que soutient la Transport Industry Workers’ Union (TIWU), qui craint pour la sécurité d’emploi de ses adhérents.

Hamrag Roy, président de la TIWU, syndicat représentant 1 400 travailleurs de la CNT, juge que l’Etat se contredit dans sa vision pour le transport public. «D’un côté, l’Etat remet l’introduction du métro-léger sur le tapis, alors que dans un passé récent, il disait ne pas privilégier cette option. De l’autre, il investit des milliers de roupies dans la construction de nouvelles infrastructures routières», fait ressortir le syndicaliste.

M. Roy souligne que la CNT est dans le rouge depuis 2008 et que, de jour en jour, la situation financière de cette compagnie se détériore. D’ailleurs, le leader de l’Opposition, Paul Bérenger, a tenu les mêmes propos samedi, lors de la conférence de presse du MMM et a lancé un appel au gouvernement pour redresser la CNT avant qu’il ne soit trop tard.

«Si le projet métro-léger est maintenu, premièrement, cela représentera un gaspillage de fonds publics après l’investissement massif dans la construction de nouvelles routes. Deuxièmement, on peut se demander quel sera le sort des travailleurs des compagnies d’autobus. Et troisièmement, comment est-ce que tous les segments de la population  pourront se permettre de payer les tickets du métro… A quel point l’Etat pourra-t-il subventionner le coût des tickets ?», s’interroge le président de la TIWU.

Le projet métro-léger, est aux yeux des membres de ce syndicat, une énième menace à leurs emplois, qu’ils considèrent déjà très fragilisés à la CNT. L’éventualité d’une privatisation suscite déjà chez eux de la crainte.

Hamrag Roy affirme que le plan de restructuration pour remettre à flot la CNT est un «échec total». Il confie que la compagnie manque cruellement de main-d’œuvre dans certains départements. «Plus d’une vingtaine d’autobus dorment dans les garages parce qu’il n’y a pas de travailleurs pour les faire rouler. Sachant que les revenus d’un autobus pour une journée d’opération équivaut à environ Rs 8 000, c’est un manque à gagner considérable pour la compagnie», ajoute le syndicaliste.

Le président de la TIWU rappelle qu’aux mois de novembre et décembre 2009, une cinquantaine de travailleurs ont été licenciés de la CNT, «à tort et à travers» selon les syndicats. Il ajoute qu’il y a eu quelques autres mis à pied depuis le début de cette année.

De plus, Hamrag Roy indique que «l’achat des pièces de rechange a été diminué à 75%» et que souvent, il est demandé aux mécaniciens de la CNT de prendre des pièces de rechange d’autobus n’étant pas opération pour remplacer les pièces usées d’autobus en service. Il revient également sur le retrait des autobus de la CNT sur de nombreuses dessertes qu’assurait cette compagnie depuis des années.
 
«Cela démontre aujourd’hui que la CNT est en train de sombrer davantage dans une spirale vers un point de non-retour. Nous n’avons plus confiance dans la direction. Nous avions beaucoup d’espoir en Robin Soonarane, le nouveau directeur général. Nous avions demandé un brainstorming avec lui pour proposer nos idées, voir ensemble comment revaloriser la CNT. Il s’était montré favorable à notre demande. Mais nous attendons toujours ce brainstorming», précise le syndicaliste.

«Nous attendons de rencontrer à nouveau le ministre du Transport, Anil Bachoo. Cela fait plus de huit mois que c’est le silence radio. Nous ne savons plus quelle langue parler pour qu’il nous comprenne. J’ai l’impression qu’on est en train de laisser les choses s’aggraver que d’une façon déguisée, on nous conduit dans une impasse, où demain, il ne restera d’autre solution que de privatiser la CNT», conclut-il.