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Trafic d’enfants: comment les adolescentes ont été bernées

28 juillet 2013, 10:29

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Trafic d’enfants: comment les adolescentes ont été bernées

On leur a promis beaucoup d’argent. Une vie de rêve. Ces trois adolescentes, respectivement âgées de 14, 15 et 17 ans ont fini par se laisser attirer dans un monde de vices. Elles racontent comment elles ont été piégées par ceux qui les ont vendues.

 

Elles auraient continué à s’adonner à ces pratiques malsaines si le Criminal Investigation Department (CID) de Ste-croix n'avait pas démantelé ce réseau de trafic d’enfants dont elles faisaient partie. D’ailleurs, cela faisait plus d’un an que les trois filles vendaient leurs corps à des Mauriciens et à des étrangers et étaient à la merci des personnes qui constituaient les maillons de ce réseau qui opérait dans le Nord et à Cité la Cure. Pour l’heure, six personnes au total ont été arrêtées dans le sillage de cette affaire, sous une charge provisoire de «causing a child to be sexualité abused».

 

Dans leurs dépositions, les trois adolescentes ont raconté comment elles ont basculé dans l’enfer de la prostitution. «On nous a promis une vie de rêve et beaucoup d’argent», ont-elles déclaré, notamment. Tout a commencé, il y a environ un an et demi, lorsque Haidi Sahye, la mère de l’adolescente de 15 ans, a proposé à sa fille de se prostituer. Cette dernière avait environ 13 ans lorsqu’elle a commencé. Au départ elle était très réticente au dit-elle, mais sa mère a su trouver les bons arguments pour la convaincre notamment qu’allait se faire beaucoup d’argent facilement. Et c’est alors que la jeune fille se serait lancée dans le «business» et enchaînait, quelques fois, jusqu’à deux à trois clients d’affilée.

 

Toutefois, souligne la jeune fille, elle ne touchait que 10 % de ce que payaient ces derniers pour chaque passe, soit entre Rs 200 à Rs 300. La somme restante revenait à l’intermédiaire et au proxénète. Cependant, si les témoignages des trois adolescentes diffèrent quelque peu, les mêmes causes reviennent pour expliquer leur choix : la pauvreté, le chômage, le disfonctionnement de la cellule familiale, des femmes comme chef de famille qui n’arrivent pas à contrôler leurs enfants…

 

Aujourd’hui, les trois filles, qui se sont aisément laissé entraîner par cette vie de débauche à un âge où d’autres se donnent à fond dans leurs études ou mènent une vie normale d’adolescente, ont été prises en charge par la Child Development Unit qui s’est donnée, pour objectif de les encadrer afin de les aider à reprendre leur vie en main.