Mohamed Ali Haulkhory, dit Mahmet, un présumé gros bonnet du trafic de Subutex entre la France et Maurice, a finalement été arrêté pour blanchiment de 10 000 euros. Il a échappé à deux reprises  dans deux cas de saisie évalués à 19 millions de roupies. Il serait  lié au réseau de Sivom Paupiah et se trouvait  sous surveillance constante.

Mohamed Ali Haulkhory, dit Mahmet est soupçonné d’être un des gros bonnets du trafic de Subutex sur l’axe Paris-Plaisance. Surveillé de très près par la police depuis des années, il a toujours réussi à s’en  sortir et n’a jamais été épinglé dans des affaires de trafic de drogue. Il  a finalement été coincé le lundi 7 mars pour blanchiment d’argent par la Brigade anti-drogue de Plaine-Verte.

Cet habitant de Batterie-Cassée, un faubourg de Port-Louis, et qui possède une grande résidence secondaire à Petit-Raffray, a été intercepté à Nouvelle-France avec 10 000 euros, soit près de Rs 410 000, dans ses bagages le lundi 7 mars.

Il était alors en route vers l’aéroport de Plaisance et prévoyait de s’envoler pour la capitale française.
Incapable de donner une explication plausible quant à l’origine de cet argent, il a été traduit en cour de Mahébourg sous une inculpation de « money laundering » avant d’être remis en liberté conditionnelle.

Déjà le 4 juin 2010, il était dans le collimateur de la Flying Squad quand celle-ci a mis la main sur Rs 8 millions de Subutex, des explosifs ainsi qu’une somme de 13 000 euros, soit Rs 527 000, au domicile de Mohamed Jameel Komul, le mari de sa sœur, à Bois-Pignolet, Terre-Rouge. Ce chauffeur de taxi l’a impliqué dans un premier temps avant de revenir sur sa déclaration. Il était défendu  par Me Alvin Juwaheer  qui avait été mis à l’index dans l’affaire Anil Gooransingh, le Roi du Sud.

Mohammed Jameel Komul, 34 ans, avait alors indiqué  que tout cet attirail lui appartenait, ce qui mettait Mahmet hors de tout soupçon. Trois mois plus tôt, soit au mois de mars, ce dernier  a aussi échappé à un piège tendu par la brigade anti-drogue concernant la cargaison de Subutex, d’une valeur de11 millions de roupies, introduite dans l’île par le Français Yoann Pierre Vincent Placais, un « voisin » de Sivom Paupiah, un autre baron présumé du trafic de Subutex, cousin et accessoirement ennemi juré de Sada Curpen.

Peu après l’arrestation du ressortissant français, une opération de livraison contrôlée a été montée dans un hôtel de Trou-d’eau-Douce. Mahmet était dans le village mais a fini par remarquer les véhicules banalisés de l’ADSU garés dans les champs de canne avoisinants, ce qui l’a incité à mettre les voiles.

Mahmet disparu, Wensley Louis Jasmin, dit Coco, un plombier de Cité-La-Cure, - suspect dans le meurtre de Denis Fine, maillon présumé du trafic de Subutex à Paris - est tombé dans le piège. Le serveur ne lui a toutefois pas remis le stock de Subutex, celui-ci n’ayant pas suffisamment d’euros en sa possession pour la transaction.

Coco, ainsi que sa femme, Nancy Lucinda Jasmin, et un dénommé Jean-Marie Stephen Palmyre qui l’accompagnaient, ont également été arrêtés lors de cette opération. Coco, lui, est déjà connu des services de police pour être à couteaux tirés avec Steve Patrick Prinsley Serret, dit Polocco, le présumé tireur qui aurait  tué Denis Fine d’une balle à la tête en début d’année à Pamplemousses.

Avec les différentes personnes arrêtées dans ces affaires, tout laisse croire à la Brigade anti-drogue que Mahmet a un rôle important dans le trafic de Subutex dont les ficelles seraient tirées par Sivom Paupiah. Ce Mauricien installé à Paris avait lui-même été arrêté par la Brigade anti-drogue de Plaine-Verte avec de l’argent et de la drogue dans sa valise retrouvée sur le green d’un hôtel cinq étoiles en décembre 2009.

A l’époque, Sivom Paupiah a pu rentrer librement en France, ses amis Français Tariq Afflelou et Grégory Christophe Georges Blaise ayant déclaré que la drogue leur appartenait. Les renseignements par des hommes de l’adjoint au commissaire de police Ravin Sooroojebally ont alors fini par démontrer que Blaise est « lié » à Mahmet, étant l’époux de la sœur de sa concubine à lui.

Ce n’est que par la suite que Sivom Paupiah est venu révéler sur les ondes de Radio One que la drogue trouvée dans la valise lui appartenait mais qu’on ne lui avait pas posé la question. Suite à sa déclaration, l’anti-drogue a logé une accusation de trafic de drogue contre lui bien qu’il soit absent du pays.

Mahmet, Paupiah, Jasmin et compagnie, faisaient  déjà l’objet d’une surveillance de la part de la police qui passe au peigne fin leur moindre fréquentations et déplacements  pour les prendre au moindre faux pas. En attendant, Mahmet se la coule douce, remerciant sa bonne étoile d’avoir pu été pris pour un délit moindre importance par la police.