La gendarmerie réunionnaise a mis six mois avant de réussir le coup de filet de vendredi, durant lequel 11 suspects ont été arrêtés à la Réunion et à Maurice. Ce jour-là une centaine de gendarmes étaient mobilisés. Le cerveau présumé du réseau est un Mauricien interdit sur le territoire français.

« Nous sommes tombés sur un réseau bien organisé avec une structure pyramidale, un élément centralisateur, des hommes de main, et des hommes de confiance pour recruter les producteurs de cannabis », a expliquéle patron de la section recherche de la gendarmerie réunionnaise, le  Commandant Christophe Seince, à nos confrères du Journal de l`île de la Réunion (JIR), ce lundi après-midi 29 octobre.

Selon les enquêteurs réunionnais, le trafic durait depuis 2010. Entre 25 et 40 kilos de  gandia séchés, et conditionnés quittaient l`île sœur par voyage.  Achetés entre 500 et 800 euros (entre Rs 2 000 et Rs 3 200) le kilo, la drogue était revendue jusqu’à 6 000 euros (Rs 240 000) à Maurice. Un juteux marché qui a nécessité de grands moyens de la part des trafiquants. 

La gendarmerie réunionnaise a mis six mois pour démanteler le réseau qui était sur écoute téléphonique et surveillé par une cellule de cinq gendarmes à temps plein. Le cerveau présumé pour les enquêteurs réunionnais est le Mauricien Jean-Laval Désiré Baya, un homme qui est interdit de séjour sur le territoire  français depuis son arrestation en 2003 pour trafic de drogue à la Réunion.

C`est par hasard que des enquêteurs réunionnais sont tombés sur ce réseau lors d`une enquête sur un gros braquage.
Lors de l`assaut sur cette bande organisée, vendredi 26 octobre, une centaine de gendarmes avaient été mobilisés sur trois sites différents, le Port, La Saline Les Hauts et Saint Gilles Les Hauts. Opération au cours de laquelle huit suspects seront arrêtés, dont les Mauriciens Louis Jean-Marc Tonta, 52 ans, Laurent Edouard, 48 ans, et Joseph François Marot, 48 ans.

En même temps, à Maurice, la brigade anti-drogue qui enquêtait depuis trois mois, procédait au morcellement Guibies, Pailles, à l`arrestation de trois autres Mauriciens, Jean Laval Désiré Baya, Marie Laeticia Laurette, une serveuse de 21 ans, et Marie Dorine Falanaz Laurette, une couturière de 32 ans. Ces derniers sont toujours en détention.

Leur complices à la Réunion  ont été déférés devant un juge ce lundi 29 octobre et reconduits en prison. Les enquêteurs réunionnais ont découvert un local qui servait à la production de cannabis. Ils doivent encore en identifier les producteurs.
Cette grosse opération conjointe Maurice-Réunion a aussi abouti à la saisie de deux bouteilles de plongée contenant 8,3 kg de gandia, de plusieurs pistolets, de deux voitures, de deux voiliers, de même que de grosses sommes d`argent,Rs 401 000 et 6 000 euros en liquide. 

(Photo du Journal de l`île de la Réunion : le Commandant Christophe Seince et un suspect)