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Tourisme : Un hôtel six étoiles au coût de Rs 3,3 milliards sur l’île aux Bénitiers

20 novembre 2009, 00:00

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Tourisme : Un hôtel six étoiles au coût de Rs 3,3 milliards sur l’île aux Bénitiers

Plusieurs années après avoir été au centre des convoitises pour son potentiel touristique, l’île aux Bénitiers refait surface dans l’actualité.

La compagnie hôtelière Morning Light, qui possède déjà l’hôtel Hilton à Maurice, projette de construire un établissement hôtelier de grand luxe, au coût de Rs 3,3 milliards, sur l’île aux Bénitiers qui est, jusqu’ici, à vocation agricole, grâce à un bail appartenant à Soolaman Nubheebuccus.

La dernière fois qu’on avait tenté d’exploiter le potentiel touristique de l’île remonte à la période où Nando Bodha, était ministre du Tourisme. C’était le groupe Food and Allied Ltd (FAIL) qui avait, à l’époque, soumis un projet de développement hôtelier. Le projet avait été abandonné à la suite d’une longue polémique.

Aujourd’hui, Morning Light s’associe avec le détenteur du bail Soolaman Nubheebuccus Co Ltd (SNCL) pour construire un hôtel de six étoiles pour la «jet set» mondiale dans l’écrin écologique que constitue l’île aux Bénitiers. Il est prévu que Morning Light détiendra 85% de SNCL et que l’hôtel sera géré par Conrad, la marque haut de gamme du groupe Hilton.

Morning Light comprend, dans son conseil d’administration, Carl, Tommy et Patrice Ah Teck ainsi que Alex et Clifford Fon Sing, pour ne citer qu’eux.

Le projet comprend la construction de 160 villas allant d’une à trois chambres à coucher tout autour de l’île et d’une villa présidentielle de grand luxe dans le cadre le plus enchanteur de l’île. Certaines de ces villas seront construites sur pilotis, ce qui est rare dans le paysage hôtelier de Maurice.

Ce développement sur l’île aux Bénitiers sous-entend la construction d’un centre de réception pour la clientèle sur la terre ferme, plus précisément à Case Noyale.

Les promoteurs du projet expliquent que ce développement permettra de faire plusieurs coups d’une seule pierre. Sur le plan touristique, il s’agira de contribuer à placer Maurice dans une catégorie de grand luxe et d’exclusivité comparable aux Maldives.

L’hôtel permettra d’attirer une clientèle huppée avec un fort pouvoir d’achat et qui ne souffre pas des aléas de la conjoncture économique ou du coût du pétrole et du billet d’avion. Ce sera un développement à faible concentration de touristes mais à haute valeur ajoutée, plaident les promoteurs.

L’hôtel offrira des emplois directs à 500 personnes, qui seront choisis prioritairement dans les régions avoisinantes du sud-ouest. Indirectement, un millier d’autres personnes pourront tirer leur subsistance de ce développement, en tant que «plaisanciers», tour-opérateur, créateur d’artisanat, chauffeur, ou encore marchand ambulant.

Cet hôtel permettra de rationaliser et d’encadrer le potentiel touristique de l’île qui, malgré l’absence de facilités prévues à cet effet, est actuellement visitée par des touristes et des Mauriciens qui vont y pique-niquer pour une journée dans des conditions précaires.
Il n’y a pas de jetée pour accueillir ces visiteurs qui sont contraints de parcourir 400 mètres à pieds à marée basse pour rejoindre la plage, dénuée d’aménités de base. Il n’y a pas non plus de coin de baignade à proprement dit et, actuellement, les baigneurs s’aventurent dans le lagon à leurs risques et périls à cause de la présence de «haches d’arme»- animal marin particulièrement tranchant.

Avec la construction d’une jetée, des travaux de dragage, et des travaux d’aménagements sur les plages, ces problèmes seront résolus pour un meilleur accueil des pique-niqueurs mauriciens et étrangers, s’engagent les promoteurs. Ils promettent également de laisser l’accès libre à l’île aux visiteurs mauriciens et étrangers et aux «plaisanciers» qui y font commerce.

L’architecture de l’hôtel qui sera limité au rez-de-chaussée limitera les risques de nuisances visuels de l’hôtel qui se fondra dans le décor, assurent les promoteurs.

L’environnement marin ne sera pas négligé non plus et les excroissances de coraux- un trésor écologique- qui actuellement servent de tremplin aux baigneurs, seront protégés par des cordons de sécurité. La bande de sables qui sert de tampon écologique entre l’activité sur l’île et l’écosystème de même que de lieu de passage pour certaines espèces d’oiseau migrateur, sera entretenu.

Toutes ces assurances séduiront-elles les autorités cette fois?