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Tour de France : Sagan l'emporte sur un coup de force

5 juillet 2013, 22:17

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Tour de France : Sagan l'emporte sur un coup de force

 

Le maillot vert fête cette année ses 60 ans et il a été de Montpellier à Albi, vendredi, le principal enjeu d'une étape témoin du coup de force de Peter Sagan, vainqueur et plus que jamais leader du classement par points.
 
Ce Tour de France parti depuis une semaine a bien de la chance de bénéficier de cette lutte des sprinteurs pour s'égayer un peu et pour alimenter sa chronique.
 
Car les favoris, pour le moment, ne se découvrent pas, ne prennent aucun risque, heureux pour les principaux de passer à côtés des chutes et des pépins mécaniques, satisfaits d'atteindre intacts la première étape de montagne, samedi.
 
Ce n'est pas sur eux qu'il fallait donc compter pour animer cette première semaine. Pas plus en Corse, en dépit du relief des deuxième et troisième étapes, que ce vendredi, en dépit des quelques côtes disséminées sur le parcours.
 
Et puisque la troisième semaine, du Mont-Ventoux au Semnoz, fait peur, il y a fort à parier qu'ils se neutraliseront dans les Pyrénées pour livrer un premier grand test dans l'étape contre-la-montre dessinée d'Avranches au Mont Saint-Michel.
 
Tout cela reste théorique. Et la théorie a été bafouée sur la route d'Albi par l'équipe Cannondale, soucieuse de consolider le maillot vert de Peter Sagan après avoir constaté à Marseille le rapproché de Mark Cavendish et à Montpellier de l'Allemand André Greipel.
 
Cette étape avait d'abord été animée par l'échappée de Jens Voigt (RadioShack-Leopard) et du Français Blel Kadri (Ag2R-La Mondiale), qui en a profité pour s'emparer du maillot à pois.
 
Il y eut également une chute de vingt coureurs au onzième kilomètre, impliquant notamment Daniel Moreno, Nairo Quintana et Christian Vande Velde, contraint à l'abandon.
 
La course, jusqu'au pied du col de la Croix de Mounis, était limpide, avec un peloton luttant contre deux échappés comptant encore quatre minutes d'avance.
 
 
"CE FUT UNE SEMAINE NERVEUSE"
 
Et soudain, toute l'équipe Cannondale s'est mise en tête du peloton et a vivement accéléré, rejetant immédiatement tous les rivaux directs de Peter Sagan.
 
Dans une chaleur étouffante, un match s'est installé entre les deux pelotons mais l'équipe italienne est restée ferme. Elle ne s'est jamais relevée jusqu'au sprint intermédiaire de Viane Pierre-Ségade où Peter Sagan a marqué 20 points.
 
Elle a fait mine de se relever ensuite, laissant filer trois échappés, le Belge Jan Bakelants, le Français Cyril Gautier et l'Espagnol Juan Jose Oroz.
 
"Mes équipiers sont venus me dire qu'il fallait insister jusqu'à Albi", a raconté Sagan. "Et je trouve ça fantastique. C'est pourquoi je me devais absolument de gagner aujourd'hui."
 
La Cannondale s'est donc rapidement remise à la planche, repoussant le groupe des sprinteurs à un quart d'heure.
 
Puis Sagan n'a eu aucune peine à s'imposer devant John Degenkolb et Daniele Bennati, marquant 45 nouveaux points et portant son avance à 94 unités. Un carton plein qui lui permettra, la semaine prochaine, de voir venir.
 
Au terme de cette journée étouffante, la chaleur y étant sans doute pour beaucoup, Daryl Impey a conservé le maillot jaune mis en danger par Bakelants. Et en un sens, c'est bien tout ce que le Sud-Africain voulait retenir de cette journée historique pour lui.
 
"Garder le maillot jaune était l'objectif. Je suis très heureux de l'impact que ce maillot jaune a eu dans mon pays, avec l'appel des radios décrétant un 'vendredi jaune' et incitant les gens à s'habiller en jaune. C'est formidable pour moi, pour mon équipe qui a montré au cours de cette première semaine toutes ses qualités", a-t-il raconté.
 
Daryl Impey, piètre grimpeur, perdra sans doute son bien samedi au sommet d'Ax-3 Domaines et le prochain leader du Tour de France pourrait bien devenir Christopher Froome, son ami. Une perspective qui n'enchante peut-être pas le Team Sky qui devrait alors assumer le poids de la course.
 
"Ça a été une semaine nerveuse", a dit à la presse le favori du Tour. "Mais je suis satisfait de l'avoir passée sans perdre de temps. Je ne peux pas dire maintenant ce que je vais faire samedi. Les jambes vont décider, les circonstances aussi. Je sais que le maillot jaune peut me revenir", a conclu Froome.