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Thaïlande : Les "chemises rouges" maintiennent leurs exigences

22 avril 2010, 00:00

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Thaïlande : Les "chemises rouges" maintiennent leurs exigences

Les opposants thaïlandais s''''en tiennent à leur exigence d''une dissolution immédiate du parlement, rapporte la presse ce jeudi 22 avril , après une nuit tendue à Bangkok entre les "chemises rouges" et les forces de l''ordre.

Des chefs de file du mouvement de contestation qui occupe depuis six semaines plusieurs quartiers de la capitale avaient laissé entendre mercredi qu''ils pourraient examiner l''idée d''un calendrier de sortie de crise de trois mois, jusqu''à l''adoption du budget en juillet.

Mais selon le quotidien Nation, les partisans de l''ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra insistent toujours pour obtenir la dissolution immédiate du parlement et le départ du Premier ministre Abhisit Vejjajiva.

Les "chemises rouges" campent depuis trois semaines dans un quartier commerçant de Bangkok et ils ont installé un second camp près du quartier des affaires de Silom.

Mercredi soir, plusieurs centaines de partisans du gouvernement leur ont fait face de l''autre côté des barricades de pneus et de bambous taillés qu''ils ont dressées pour se protéger d''une éventuelle intervention des forces de l''ordre.

La police en tenue anti-émeute s''est interposée entre les deux groupes de manifestants. Aucun incident n''a été signalé.
Selon le Bangkok Post, les partisans du gouvernement espèrent rassembler jusqu''à 100.000 personnes lors d''une grande manifestation vendredi.

Le journal ajoute que 60.000 soldats sont déployés dans la capitale avec l''autorisation de faire usage de leurs armes pour leur propre défense si nécessaire.

La contestation a débouché le 10 avril sur des affrontements sanglants entre manifestants et militaires qui ont fait 25 morts et une centaine de blessés.

Elle s''est étendue mercredi à une province du nord-est du pays, où des protestataires ont stoppé un train de 18 voitures transportant des soldats.

Le train acheminait les militaires vers le Sud, en proie à une insurrection séparatiste musulmane, mais les manifestants ont cru qu''ils étaient en route pour la capitale, a déclaré un officier de la police ferroviaire.

Des négociations sont en cours pour tenter de faire repartir le convoi, qui était toujours bloqué jeudi.

Les analystes jugent le mouvement de contestation radicalement différent des autres périodes de troubles traversées en cinq ans de crise depuis le renversement de Thaksin en 2006.

Les manifestations se sont transformées en un dangereux face à face entre l''armée et une faction rebelle composée d''officiers à la retraite qui ont pris parti pour les "chemises rouges".

Les deux camps s''emploieraient à chercher à se maintenir ou à accéder au pouvoir avant septembre, date d''un important remaniement au sein de l''armée.

Si les partisans de Thaksin venaient à se hisser au gouvernement avant cette date, les analystes parient sur de grands changements au sein de l''état-major et sur le limogeage des généraux alliés à l''élite royaliste.

(Source : Reuters)