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Thaïlande : Les chemises rouges maintiennent la pression

19 mars 2010, 00:00

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Des dizaines de milliers de "chemises rouges" ont poursuivi, ce vendredi 19 mars, leur mobilisation antigouvernementale à Bangkok, où ils ont prévu de défiler en masse samedi pour inviter la population à rejoindre leur mouvement.

Les partisans de l''''ancien chef du gouvernement Thaksin Shinawatra, qui manifestent pour le sixième jour consécutif, exigent du Premier ministre Abhisit Vejjajiva, retranché depuis le début de la crise dans une base militaire, qu''il dissolve le Parlement et convoque des élections anticipées.

Alors que des interrogations se font jour sur leurs capacités à imposer une épreuve de force durable au gouvernement, les protestataires ont annoncé qu''ils manifesteraient samedi dans les rues de la capitale à motos et à bord de camionnettes pour distribuer des tracts à la population.

"Nous voulons gagner le coeur de la population de Bangkok", a déclaré à Reuters Nattawut Saikua, l''un de leurs chefs de file.

"Nous leur avons déjà prouvé que nous étions francs et non-violents. Nous voulons qu''ils nous aident à renverser ce gouvernement hypocrite", a-t-il ajouté.

Majoritairement composées de militants venus des zones rurales, les "chemises rouges" espèrent convaincre les classes moyennes de la capitale, les fonctionnaires, les soldats et les policiers de se joindre à leur lutte contre les élites.

Les manifestants estiment avoir été privés de leur droit de vote par les élites urbaines, l''armée et les royalistes qui ont formé une alliance de raison pour évincer du pouvoir les alliés de Thaksin en 2008.

Les analystes émettent toutefois des doutes sur l''aptitude des manifestants à parvenir à leurs fins alors que la mobilisation s''essouffle après avoir atteint un pic dimanche, avec 150.000 personnes.

Suchart Techaposai, analyste pour Citigroup, estime qu''en aucun cas le mouvement de protestation ne semble en mesure "d''obtenir un soutien massif pour renverser le gouvernement d''Abhisit".

Certains doutent aussi de leur capacité à convaincre la population de Bangkok, étant donné l''aversion des habitants de la capitale pour Thaksin.

"Il y a beaucoup de soutien pour les "rouges" à Bangkok. La question est la suivante: peuvent-ils faire descendre les gens dans la rue?", s''interroge l''historien Charnvit Kasertsiri.

Thaksin, très populaire dans les zones rurales, a été démis du pouvoir en 2006. Il a ensuite fui le pays pour échapper à une condamnation à deux ans de prison pour corruption, mais ses alliés ont gouverné deux ans encore après son renversement.

Abhisit et ses alliés ont remporté les dernières élections législatives, en 2008, en profitant de la dissolution par la justice du parti des alliés de Thaksin.

Ce dernier s''est réfugié cette semaine au Monténégro, dont il a obtenu la nationalité.