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Tennis : Dylan Foo Kune intègre l’Advantage Tennis Academy en Californie

3 mai 2012, 00:00

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Tennis :  Dylan Foo Kune intègre l’Advantage Tennis Academy en Californie

A la rentrée de septembre, l’Advantage Tennis Academy comptera un pensionnaire d’origine mauricienne en la personne de Dylan Foo Kune, jeune tennisman de 16 ans bientôt (le 8 mai prochain).

C’est le résultat concret des démarches entreprises par Ricky Wai Choon, Mauricien vivant aux Etats-Unis d’Amérique, afin que soit de nouveau possible l’ouverture des sport-études américains aux meilleurs sportifs mauriciens, comme c’était le cas il y a vingt ans, quand lui-même était athlète de haut niveau.

Il y a un mois, Ricky Wai Choon, ancien athlète vivant aux Etats-Unis d’Amérique, et responsable export chez LiSEC Shanghai Glass Group, gros groupe autrichien basé à Shanghai, leader dans la fabrication de machines pour la transformation de vitrage, réceptionnait la lettre d’intention d’Advantage Tennis Academy. Cette lettre lui a été remise par le directeur de cette académie, Karim Mahmoud, et couronne plusieurs mois d’efforts afin de rouvrir l’axe de formation Maurice-USA.

Dans un entretien accordé à L’express en octobre dernier, Ricky Wai Choon avait déclaré que « les bourses sport-études aux USA existent toujours sous différentes formes ». Il s’était référé alors à l’Atlanta Plan, « association nouvellement créée par la mairie d’Atlanta afin de favoriser des échanges avec des pays africains » et «aider ces pays qui auraient des jeunes athlètes, ou mêmes des entraîneurs, qui souhaiteraient bénéficier de bourses sports-études ou de stages ». L’Atlanta Plan, soutenait- il alors, pourrait aider nos jeunes sportifs de haut niveau à poursuivre leur carrière dans des universités américaines.

C’est suite à la parution de cette interview que le père de Dylan, Laval Foo Kune, prend contact avec Ricky Wai Choon par l’intermédiaire de Facebook. Ce désir de bâtir des ponts vers l’excellence, Ricky Wai Choon le met alors au service de ce jeune tennisman talentueux, désigné sportif le plus prometteur de 2011 lors des National Awards du Mauritius Sports Council.

Il a pu lui décrocher une bourse sport-études partielle de 15 000 dollars par saison, ce qui permettra au jeune Mauricien de poursuivre tennis et études en Californie, à l’Advantage Tennis Academy.

Cette bonne nouvelle a contraint Dylan à modifier ses plans. Ainsi, il prendra part aux « GCSE Exams » en juin cette année au lieu des examens du « School Certificate » en décembre de façon à quitter le collège Saint-Esprit avec un diplôme. L’année académique débute en septembre aux Etats-Unis et il ne veut pour rien au monde attendre une année de plus.

Cela n’a pas été facile mais avec l’aide de ses professeurs, il y est parvenu.

Dylan est né le 8 mai 1996 en Afrique du Sud. Il remporte son premier tournoi U 14 CAT/ITF en 2010 et occupe la place de numéro 1 africain dans cette catégorie d’âge d’avril à septembre cette année-là.

L’année dernière, il se voit décerner le titre de sportif mauricien le plus prometteur et décroche un « award » du Mauritius Sports Council.

Elève au collège Saint-Esprit, il fait partie du Trust Fund for Excellence in Sports et figure parmi les sportifs soutenus financièrement par la High Level Sports Unit.

L’amour du jeu

Alors qu’il n’est âgé que d’un an et demi, son père coupe et modifie une raquette de squash afin que Dylan puisse l’utiliser. « Mon  père avait l’habitude de me lancer des balles de tennis afin de développer ma coordination visuelle. Il était un grand fan d’Agassi, de Sampras et de Chang. A l’âge de huit ans, j’ai intégré la Mauritius Tennis Federation (MTF) et je m’y entraîne depuis. Les trois paramètres que je considère importants pour qu’un sportif atteigne le sommet sont l’amour du jeu, le travail assidu et la discipline », confie Dylan.

Deux personnes ont eu un impact signifi catif sur sa carrière jusqu’ici : l’entraîneur national Jean-Marc Randriamanalina, avec lequel il s’entraîne depuis qu’il a rejoint la MTF, et l’ancien DTN Marcelo Wowk qui, regrette-t-il, a passé moins d’un an à Maurice.

« Ce n’est pas chose aisée de s’entraîner trois heures par jour et puis de rentrer à la maison et de faire ses devoirs et ensuite étudier afin d’être prêt pour le lendemain. Mais comme je l’ai dit, il faut rester concentré et discipliné. Je dois remercier mon père et ma mère pour leur soutien et leur aide. Sans eux, je n’aurais jamais réussi ce que j’ai réussi. Je voudrais remercier mes professeurs qui m’aident à rattraper les classes ratées, durant la matinée et quand je vais à l’étranger pour des tournois.

Je tiens à remercier aussi ma tutrice, Mme Devina Moonshiram », observe Dylan.

Il estime que la perception qui existe à Maurice à l’effet qu’il faut choisir entre études et sport est toujours de mise mais que les choses ont commencé à changer.

« Des sportifs de l’élite sont devenus lauréats, la dernière en date étant Estelle Li. Peu de gens réalisent qu’un enfant ne peut aller à l’école jusqu’à 14h30 puis prendre des leçons particulières. Ils vont rater leur enfance. Le modèle et la mentalité doivent changer», souligne le jeune tennisman. 32 joueurs représentant 18 pays avaient pris part aux derniers championnats d’Afrique juniors au Botswana. Dylan a terminé à la dixième place. Au premier tour, il s’est défait du numéro 1 sud-africain Loyd Harris, celui-là même qui remporta l’édition 2010 mais perdit au tour suivant face à l’Egyptien Youssef Sherif.

« Ce fut un match difficile, se souvient Dylan. Sherif remporta le premier set 7-6 au tie-break et le deuxième set 6-4.

Pour faire une comparaison en termes d’expérience, il a disputé vingt rencontres en simple et sept rencontres en double lors de sept tournois ITF 18 de juillet 2011 à février 2012. Durant la même période, j’ai disputé quatre rencontres de simple et quatre rencontres de double lors de trois tournois ITF 18. Sans compter tous les tournois auxquels il a pris part en Egypte, pays qui compte un nombre supérieur de bons joueurs à celui que nous connaissons à

Maurice et parmi lequel il faut inclure les entraîneurs. »

Par ailleurs, ajoute Dylan, les Egyptiens sont très bons sur terre battue et comptent plusieurs aires de jeu de ce type comparativement à Maurice « où nous avons joué à peu près quatre fois au Rose- Hill Club avant les tournois et où la surface est loin d’être idéale ». « J’ai gagné face à un Rwandais et un Algérien dans le tournoi de consolation pour prendre la dixième place. En double, on a gagné face au Burundi – l’un de ses joueurs est classé 5e en simple – et l’équipe numéro 1 d’Egypte mais on a perdu en demi-finale contre le Maroc, tête de série numéro 4, en trois sets. Malgré ce qui a été dit dans les journaux, j’estime avoir bien fait à ce tournoi »,  analyse-t-il.

Au sujet des fédérations qui sont secouées par des problèmes, Dylan Foo Kune remarque : « Ce n’est pas surprenant que plusieurs fédérations sportives soient secouées par des problèmes car certaines des personnes qui en font partie sont là de façon circonstancielle, par exemple le fait que leurs enfants s’y entraînent. C’est un travail bénévole, certains n’ont pas été des sportifs et d’autres estiment avoir des droits acquis.

C’est aussi un jeu de pouvoir et les besoins des sportifs ne sont pas forcément leur priorité.

Mais il ne faut pas généraliser, il y a aussi de bons administrateurs qui aiment le sport. »

Il est parvenu à un point où il ne peut progresser davantage à Maurice. Il plafonne. « Les facilités sont limitées », déclare ce jeune homme qui déteste l’hypocrisie, la jalousie et les briseurs de rêve.

Dylan était parmi ceux qui aspiraient à une des bourses du gouvernement mauricien. Mais il ne respectait pas deux des critères imposés, nommément l’athlète ne doit pas être en train d’étudier, ce qui est contraire aux principes du TFES, observe t- il, et l’obligation d’intégrer immédiatement un centre d’entraînement à l’étranger. Il espère que ces critères seront
revus à l’avenir.

Il remercie ses sponsors Emcar et Amer Sports Europe Services GmbH – Wilson Sporting Goods Co. pour leur soutien durant ces deux dernières années. Le tennis de niveau élite coûte très cher et tout soutien, financier entre autres, est toujours le bienvenu.