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Tempête sur le port

14 juin 2012, 00:00

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Cette fois, cela n’a pas l’air d’être du cinéma. Des développements rapides interviennent dans l’enquête menée par le CCID dans l’affaire Boskalis. Il y a un espoir que la lumière sera enfin faite sur ce scandale.

Les chances d’aboutir à un résultat sérieux sont d’autant plus grandes que les policiers ont lancé un vaste coup de fi let au sein des réseaux opérant dans le port. Les enquêteurs ne se limitent pas au rôle du principal personnage incriminé, Siddick Chady, ou à celui de son présumé complice, Prakash Maunthrooa. Des pistes impliquant le gratin du port sont à l’étude aux Casernes.

Au début, l’histoire paraissait simple. Il était seulement question d’une société néerlandaise, Boskalis International, qui était soupçonnée d’avoir versé $25 000 sur le compte de Siddick Chady en octobre 2006, soit deux mois après avoir bénéficié d’un contrat de Rs 500 millions pour le dragage du port. Aujourd’hui, les ramifications de l’affaire semblent innombrables et pourraient toucher d’autres échelons du corps parapublic gérant le port.

Ainsi, l’enquête pourrait s’orienter sur le rôle de quelques fonctionnaires. On a tort, à Maurice, de penser que seuls les ministres et les nominés politiques sont corrompus. Les mandarins de la fonction publique en ont profité pour opérer dans l’ombre. Or, dans la présente affaire, des fonctionnaires seraient mis en cause. Un témoin s’apprête à évoquer des ingérences indues de hauts cadres de la MPA dans le processus de l’appel d’offres pour le dragage du port.

L’impunité dont jouissent les notables de la fonction publique est attribuée à deux facteurs. D’une part, l’opinion publique s’intéresse davantage au train de vie des politiques qu’à celui des hauts fonctionnaires. De l’autre, les lois restrictives contre la corruption ne permettent pas de combattre l’enrichissement illicite des fonctionnaires corrompus.

Il y a un certain nombre de commis d’Etat qui ont amassé des fortunes sans proportion aucune avec leurs revenus déclarés. Or, la loi anti-corruption ne permet pas aux enquêteurs d’agir sur la base des richesses ostentatoires.

Dans l’affaire Boskalis, des preuves concrètes de transactions douteuses sont en voie d’être réunies. Elles pourraient provoquer de fortes vagues dans le port qui emporteront des personnages qui se croyaient bien à l’abri.