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Témoignage de Damas, plongée dans le quotidien de la guerre

29 novembre 2012, 00:00

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Témoignage de Damas, plongée dans le quotidien de la guerre

 Un habitant de Damas, la capitale syrienne, a accepté de raconter au Monde – sous couvert de l’anonymat pour des raisons de sécurité –, le quotidien des habitants de la ville. Fin observateur du soulèvement syrien, il nous livre un témoignage précieux, mais difficile à recouper, du fait de l’impossibilité faite aux médias, et au Monde en l’occurrence, de couvrir le conflit dans la capitale syrienne.

Longtemps épargnée par les combats entre la rébellion et les forces du régime de Bachar Al-Assad, Damas, la capitale, a peu à peu basculé dans la crise syrienne. “On entend des bombardements tout le temps. Des murs de fumée s’abattent sur la ville. Certaines populations ou quartiers continuent à vivre normalement, mais le quotidien a changé.

 Il y a une grande présence militaire. Il commence à y avoir des pénuries, notamment de gaz, de mazout ou d’essence, et les prix ont augmenté de 40 %”, raconte cet habitant. Il y a quelques mois encore, seule la présence de dizaines de milliers de réfugiés venus du reste du pays – entre un demi-million et un million, selon cet habitant – donnait aux Damascènes la mesure de la guerre dans laquelle était plongé leur pays. Une vision qui, rappelant l’arrivée massive de réfugiés irakiens dans la ville à partir de 2004, a participé de la réticence de la capitale à soutenir le soulèvement.

Face au grignotage progressif des quartiers périphériques par les rebelles et l’ouverture de nouveaux fronts lors de l’opération “Volcan de Damas”, du 13 au 22 juillet, le régime a répondu par un verrouillement sécuritaire de la ville et des bombardements quasi-quotidiens sur les quartiers passés dans le giron de l’opposition.

«Jusqu’en juillet, l’idée était de ne pas utiliser les mêmes moyens à Damas. Puis le régime a fait la même chose qu’à l’extérieur. Il multiplie les mesures de sécurité de façon démesurée, comme notamment le déploiement de chars dans l’ensemble des banlieues de Damas», raconte cet habitant.

Les espaces périphériques sont devenus des lieux de bombardement systématique. Le régime y coupe parfois l’électricité et l’eau en guise de punition collective. Seul l’hypercentre de Damas []l’équivalent des sept premiers arrondissements parisiens] n’est pas concerné par ces bombardements.

En dépit de l’étroit quadrillage du régime, le centre-ville et certains quartiers périphériques sont la cible d’attentats, certains revendiqués par des groupes rebelles. Damas est plongée dans le quotidien de la guerre.

« Les gens s’accommodent des attentats, ils sortent désormais même si ils entendent des tirs lourds. Les écoles tentent de fonctionner normalement, même si les élèves ou les professeurs ne peuvent parfois pas venir », explique l’habitant de Damas.

(Source Le monde.fr)